C'est paraît-il un cadeau et un privilège pour l'usine, puisque ce futur modèle est censé « sauver le site » qui, sans lui, aurait pu disparaître. Du moins c'est ainsi que PSA l'a présenté, afin d'obtenir des cadeaux de l'État et des collectivités locales.

Pour le K zéro, la direction veut donc tout : l'excellence, la productivité maximum, le minimum de personnel et des salaires bloqués. Tout cela était prévu dans l'accord de compétitivité signé, il y a deux ans déjà, par tous les syndicats sauf la CGT. Mais, évidemment, les problèmes sont nombreux. Un exemple : les modifications dans l'usine préparatoires au K zéro se déroulent pendant qu'on produit encore les anciens modèles, alors le manque de place entraîne les embouteillages et la désorganisation.

De plus, depuis des années, les effectifs fondent. Il manque tellement de monde que même les formations prévues pour le personnel en vue du K zéro ont été annulées pour mettre tout le monde en production. Or ces formations étaient soi-disant très importantes. On voit ce que valent les discours des directeurs !

Pour tenter de préparer les travailleurs à accepter les difficultés prévues à la rentrée, les sanctions ou les menaces de sanction pleuvent. Les congés commencent le 25 juillet mais, en attendant, les responsables d'unité ont la consigne de relever tout ce qui pourrait justifier des avertissements ou des entretiens disciplinaires. Et l'inventaire est riche de bêtises en tout genre. Des chefs notent les poubelles non vidées, les vestes accrochées au mauvais endroit, les bouteilles d'eau hors des supports prévus, ou même le nombre de vis tombées par terre ! Autre exemple récent : cela peut arriver à tout le monde d'oublier son badge pour passer le tourniquet à l'entrée. Dans ce cas-là, on trouve toujours un camarade qui aide à passer avec son badge. Eh bien, la direction a convoqué des travailleurs pour leur reprocher cette solidarité !

Beaucoup se demandent quelle mouche a piqué la direction. En fait, c'est très simple : Sevelnord aimerait que les travailleurs se préparent à une rentrée difficile, où il faudra produire et se taire. Mais c'est peut-être Sevelnord qui connaîtra une rentrée difficile, et qui paiera sa crise d'autoritarisme. Ce serait bien fait !