États-Unis : Obama pourchasse les sans-papiers23/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2399.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Obama pourchasse les sans-papiers

Au cours de la campagne électorale de 2008, pour capter un maximum de voix dans la partie de l'électorat américain ayant des liens familiaux avec l'Amérique latine, le démocrate Barack Obama avait promis de réformer en priorité les lois répressives contre l'immigration, héritées en partie de la présidence du républicain George W. Bush.

Mais il n'en a rien fait. Au contraire, en cinq années de présidence, Obama a fait expulser deux millions d'immigrés sans papiers, soit plus que pendant les huit ans où son prédécesseur occupait la Maison-Blanche.

Depuis 2006, la longue frontière entre les États-Unis et le Mexique a été équipée d'une barrière qui ne décourage pas les immigrants sans visa de tenter leur chance. Mais elle rend encore plus dangereux le périple, déjà coûteux et périlleux à cause des gangs qui servent de passeurs : des milliers de personnes ont déjà trouvé la mort en essayant de la franchir.

Les conditions de vie dans les pays d'Amérique centrale et au Mexique, dont des régions entières sont sous la coupe de très violents cartels de la drogue, s'aggravent tellement que les familles sont prêtes à tout pour qu'au moins certains de leurs membres tentent la chance d'une vie meilleure aux USA. Ceux-ci compteraient au moins 12 millions de personnes sans papiers, dont plus de la moitié venant du Mexique.

Les derniers six mois ont vu 47 000 mineurs tenter de franchir la frontière pour rejoindre des parents déjà installés aux États-Unis. Du coup Obama, prétendant agir pour des raisons humanitaires contre les gangs de passeurs, veut augmenter de 2 milliards le budget nécessaire pour renforcer les patrouilles le long de la barrière. Il s'agit aussi et surtout de renvoyer au sud de la frontière le plus vite possible les mineurs isolés qui peuplent les centres de rétention, notamment avant que les services de santé ne les prennent en charge et que leur famille installée aux USA ne prenne contact avec eux.

Sur le terrain de la politique anti-immigrés, l'illusion que le démocrate Obama valait mieux que les républicains a fait long feu. Obama essaye surtout de contenter les plus réactionnaires et sa politique répressive maintient dans l'illégalité des millions de travailleurs. Et en même temps, elle met à la portée du patronat une main-d'oeuvre privée de droits qu'il peut surexploiter à son gré.

Partager