Le virus Ebola, peut-être transmis par une chauve-souris, est apparu en 1976 au Congo. C'est une maladie très contagieuse, la seule déclarée épidémique à partir d'un seul cas. La Guinée, avec sa capitale Conakry, en connaît 411 cas depuis mars dernier, dont 310 décès, soit une mortalité de 75 %, dit l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et l'épidémie progresse vers les pays voisins, le Sierra Leone et le Liberia.

La maladie se traduit par une grave fièvre hémorragique et se transmet par les sécrétions. Toute personne en contact avec le porteur doit être équipée d'une tenue complètement hermétique, et les symptômes apparaissent deux à vingt et un jours après. C'est dire le caractère vital de l'information qui doit être donnée sur la maladie aux populations, aux malades et à leur entourage ; c'est dire aussi la nécessité de centres hospitaliers pourvus en matériel et en personnel aptes à accueillir des populations peu préparées aux démarches médicales.

La coopération transfrontalière est vitale. Mais le budget de 15 millions d'euros pour les six mois à venir, demandé par les professionnels de la santé, n'est même pas assuré. Et pourtant c'est une somme dérisoire quand on la compare aux milliards de bénéfices des trusts pharmaceutiques. Le continent africain n'a pas les moyens humains et matériels nécessaires pour affronter cette terrible épidémie. Pourtant ces moyens existent, à quelques milliers de kilomètres. Ne pas les mettre en oeuvre est une ignominie de plus à mettre sur le compte du système capitaliste.