Lundi 21 juillet les députés ont voté un allégement de cotisations pour les particuliers qui emploient du personnel. Cette mesure s'appliquera à compter du 1^er septembre à la garde d'enfants et à l'aide aux personnes âgées dépendantes et aux personnes handicapées.

La réduction des cotisations doublera, passant de 0,75 euro l'heure déclarée à 1,50 euro. Le gouvernement prétend que cette mesure permettra aux particuliers de continuer à utiliser les services de personnel à domicile, alors que, depuis 2012, le chiffre des emplois à domicile ne fait que diminuer. Depuis 2012, 16 500 emplois à temps plein auraient été perdus selon la Fédération des particuliers employeurs et le nombre des foyers y recourant aurait diminué de moitié, à environ 2 millions.

Le gouvernement fait mine ainsi de défendre l'emploi et d'aider les familles pour la garde de leurs enfants ou la prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Et c'est vrai qu'aujourd'hui ces problèmes concernent des millions de foyers, et pas uniquement les plus riches. Bien des personnes âgées ou malades ne peuvent vivre sans ces aides et ne pourraient pas les payer avec leur seule retraite ou allocation.

Si c'est le cas, c'est aussi et surtout parce que les gouvernements successifs, depuis des années, ont taillé dans tous les budgets d'aide, en particulier ceux destinés aux personnes âgées. On a vu comment l'État a confié la gestion de l'aide aux personnes âgées dépendantes, l'APA (allocation personnalisée à l'autonomie) aux conseils généraux. On a vu comment la CNAV a diminué le volume d'heures des aides à domicile attribuées aux personnes âgées. C'est cette politique qui a amené le développement du travail à domicile de personnes employées par les particuliers. Et ce n'est pas en faisant un petit cadeau à ces « employeurs » que le gouvernement fera oublier la politique dramatique qui depuis des années vise en fait, sous prétexte d'économies pour le budget de l'État, à rogner sur les budgets pour les aides à domicile.