Autour des OPA : La spéculation continue23/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2399.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Autour des OPA : La spéculation continue

Après l'épisode du rachat de SFR, pour lequel Bouygues était prêt à débourser la modique somme de 15 milliards d'euros, les rachats d'entreprises et les opérations de fusion-acquisition à très grande échelle continuent de plus belle, dans tous les secteurs de l'économie.

Les Échos du 15 juillet faisait état de l'OPA, d'un montant de 53,7 milliards de dollars, du géant américain de la pharmacie AbbVie sur la société anglo-irlandaise Shire. Toujours dans ce secteur, un autre géant américain, Pfizer, avait proposé 87 milliards de dollars aux actionnaires du groupe anglo-suédois Astrazeneca pour racheter leurs actions, offre refusée par ces derniers car jugée insuffisante. Les journaux économiques sont chaque jour remplis d'annonces du même genre. Le numéro 2 mondial de la cigarette, le groupe américain Reynolds, rachèterait le numéro 3, Lorillard, pour 27,4 milliards de dollars, dette comprise. Dans l'audiovisuel américain, Rupert Murdoch, PDG de 21st Century Fox, proposerait 80 milliards de dollars pour acheter Time Warner.

Les entreprises empruntent pour financer leurs achats, d'autant plus facilement qu'en ce moment les taux d'intérêt sont bas, grâce aux politiques accommodantes des banques centrales. Mais ces emprunts devront être remboursés et, pour que ces opérations continuent à rapporter gros, il faut surtout que les mouvements spéculatifs ne s'arrêtent pas.

Pendant que les dirigeants des différents États, d'Obama à Hollande, pérorent sur la nécessaire relance de l'investissement, prétendent prendre des mesure pour soi-disant « réguler » la finance, les grandes entreprises et les banques continuent de plus belle à faire ce qui leur rapporte le plus, en jouant au casino de la spéculation toujours plus de ces milliards tirés du travail d'ouvriers, d'employés, de techniciens.

Dans ces OPA ou ces projets de rachat et de fusion, il n'y a pas le moindre investissement productif. Il ne s'agit absolument pas d'investir dans de nouvelles productions. L'OPA des géants américains de la pharmacie ne permettra aucune avancée dans la recherche de nouveaux médicaments. Il s'agit de se revendre entre capitalistes des entreprises et des moyens de production déjà existants. Elles ne permettront pas non plus la création du moindre emploi, bien au contraire. Ces très grands groupes en profitent pour « restructurer », c'est-à-dire diminuer la masse salariale et augmenter la productivité, en licenciant, en augmentant les cadences et en baissant les salaires.

Tous ces milliards ne serviront qu'à verser des dividendes toujours plus élevés aux actionnaires qui ont raflé la mise.

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