Michelin - Clermont-Ferrand : Un patron réactionnaire qui joue au réformateur23/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2399.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin - Clermont-Ferrand : Un patron réactionnaire qui joue au réformateur

Invité à une conférence organisée fin juin par la région Auvergne - laquelle est présidée par un socialiste - le n° 1 du groupe Michelin, Jean-Dominique Sénard, fait mine de vouloir bousculer le monde politique et patronal.

En apparence, il exprime des idées avancées, presque « révolutionnaires ». Il préconise en effet que tout salarié, notamment dans le privé, puisse se présenter à des élections politiques en toute sécurité : l'employeur devrait offrir la garantie que, quel que soit le parti politique et le résultat, élu ou pas, il ait la possibilité de retrouver son poste de travail aux mêmes conditions, et sans inconvénient pour son salaire et sa carrière. Et il promet d'appliquer cela dans toute l'entreprise Michelin.

Cependant son sens de la démocratie s'arrête à l'entrée de l'usine : comme dans les autres entreprises, il y interdit toute expression politique.

De plus, cette apparente largesse de vue est vite battue en brèche lorsque ce patron précise sa pensée sur des sujets très sensibles qui touchent directement la situation des travailleurs.

Ainsi, il voudrait une réforme du statut de la fonction publique, sans doute trop favorisée selon lui. Il entend aussi corriger des points « en profondeur », tel que la formation « grand gisement d'emplois » : il sous-entend que le gouvernement doit prendre des mesures favorisant le patronat pour les conditions d'embauche et de salaire. De même, il voudrait faire modifier les récentes lois sur le logement... dont les propriétaires ne disent que du mal. Enfin il lève un lièvre sur le « coût du travail » qui représenterait une charge insupportable pour ces pauvres patrons.

Bien d'autres aspects le chagrinent, comme par exemple le fait que trop peu de salariés investissent leurs maigres économies - quand ils en ont - dans l'entreprise.

Ces projets de réformes vont à l'évidence tout droit dans le sens des intérêts exclusifs du patronat. Mais pouvait-on attendre autre chose de la part du dirigeant d'un des plus grands trusts mondiaux, dont les revenus dépassent largement les deux millions d'euros par an ?

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