Lutte contre le racisme et l'antisémitisme : Une posture pour Hollande et Valls, une nécessité pour les travailleurs23/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2399.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lutte contre le racisme et l'antisémitisme : Une posture pour Hollande et Valls, une nécessité pour les travailleurs

La campagne lancée par le gouvernement, Valls en tête, depuis le 20 juillet laisse un profond malaise. Partant des incidents réels qui se sont passés à Sarcelles à l'issue d'une manifestation contre les crimes de l'armée israélienne à Gaza, il mène une opération ouvertement politicienne.

Brandissant le drapeau de la lutte contre l'antisémitisme, ajoutant une timide référence plus générale au racisme pour contrebalancer, il se présente en défenseur de ce qu 'il appelle « l'ordre républicain ». Ce ne sont pas des idées et des droits démocratiques que le gouvernement défend, mais une posture. D'ailleurs les porte-parole de la droite se sont sentis obligés d'en rajouter sur le terrain du maintien de l'ordre.

Quand ce gouvernement se présente comme le champion de la lutte contre l'antisémitisme et le racisme, on doit se méfier. Cela fait un certain temps que Valls flirte avec des préjugés xénophobes et racistes. Du coup, en réaction et par rejet de ce gouvernement, qui ne ménage pas ses coups contre le monde du travail, en reprenant l'adage « les ennemis de mon ennemi sont mes amis », certains travailleurs pourraient se laisser tromper et reprendre à leur compte des prises de positions antisémites.

L'antisémitisme, le racisme et la xénophobie sont des idées mortelles pour le monde ouvrier. Au-delà de leur caractère imbécile et barbare, ces préjugés servent à dresser les exploités et les opprimés les uns contre les autres, à les solidariser avec leurs pires ennemis, les exploiteurs qui profitent de cette division haineuse.

Un exemple de ce que pourrait être une dangereuse dérive a été donné par les incidents de Sarcelles, sans que l'on sache qui étaient ceux qui se sont attaqués à la synagogue et qui ont incendié des commerces appartenant à des Juifs. Ils ont, consciemment ou par inconscience, contribué à opposer les deux principales populations de la ville. Sarcelles est une ville populaire, où cohabitent depuis longtemps des milliers de familles issues pour la plupart du Maghreb, les unes juives, les autres arabes. Toutes subissent les mêmes difficultés liées à la situation actuelle. Créer un fossé entre elles en prenant prétexte des crimes commis à Gaza sert les intérêts du patronat et du gouvernement à son service.

Ce fossé n'existe pas aujourd'hui et on peut espérer que ce qui s'est passé aura l'effet inverse.

La seule boussole qui permette de s'orienter dans ce monde chaotique où la barbarie rôde partout, et qui permette de discerner qui sont les ennemis des travailleurs et qui sont leurs alliés, reste la référence aux perspectives de transformation sociale. Elles portent l'espoir d'un monde débarrassé des scories réactionnaires, politiques et idéologiques qui le polluent.

Partager