- Accueil
- Lutte ouvrière n°2364
- Incendie de l'hôtel Paris-Opéra : Le scandale du mal-logement et de la précarité
Leur société
Incendie de l'hôtel Paris-Opéra : Le scandale du mal-logement et de la précarité
Le 14 novembre s'est ouvert le procès de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra qui, en avril 2005, avait fait 24 morts, dont 11 enfants, et 54 blessés. Seuls les propriétaires de l'hôtel sont poursuivis pour manquement délibéré aux règles de sécurité, ainsi que leur fils et sa compagne, pour homicides involontaires, respectivement pour avoir tardé à appeler les secours et provoqué l'incendie.
La presse a fait largement état des responsabilités conjointes de ces quatre personnes, tout en évoquant le fait que ni les pouvoirs publics ni les acteurs sociaux n'avaient vu leur responsabilité engagée. Elle s'est focalisée sur le fait qu'une banale dispute a pu être à l'origine d'un tel incendie.
Mais au-delà de ce fait, il est notable que, dans les mois qui ont suivi, deux autres incendies meurtriers ont concerné des hôtels meublés du même type, abritant aussi majoritairement des étrangers pauvres, dont de nombreux sans-papiers. Cette série d'incendies avait fait 52 victimes et avait débouché sur un renforcement des normes anti-incendie dans l'hôtellerie.
Cette situation est loin d'être réglée. Il existe de nombreux hôtels meublés où les propriétaires imposent des conditions d'hébergement indignes pour des prix prohibitifs, ce qui, il faut le signaler, n'était semble-t-il pas le cas du Paris-Opéra. Et si les personnes qui y vivent acceptent ces conditions, c'est qu'elles n'ont pas le choix. D'abord parce qu'il s'agit souvent d'étrangers sans papiers qui ont bien du mal à trouver un emploi, et donc un logement digne de ce nom, et qui se trouvent obligés de recourir à l'hébergement d'urgence. Ensuite parce que l'hébergement d'urgence, qu'on nomme aussi le Samu social, n'a que des moyens bien limités. Il se trouve le plus souvent réduit à placer les demandeurs dans ce type d'hôtels meublés. Ce qui fait que, pour l'année 2012, la plupart (64 %) des appels au Samu social sont restés sans solution. Mais surtout, il y a le scandale permanent du manque de logements.
Au-delà de ce procès, il y a ces milliers d'étrangers sans papiers que le gouvernement pourrait régulariser afin de ne pas les cantonner dans cette situation de précarité, avec toutes ses conséquences.