Budget 2014 : Des économies aux dépens de la population20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget 2014 : Des économies aux dépens de la population

Lors de la discussion précédant l'adoption du budget 2014 par l'Assemblée nationale, les porte-parole de la droite ont distillé leurs préjugés habituels contre ce qu'ils appellent les dérapages budgétaires du gouvernement socialiste. Dès que l'argent de l'État, prélevé pourtant dans son immense majorité sur les revenus des salariés, sert un tant soit peu à répondre aux besoins de la population, ces gens-là le considèrent comme une dépense inutile.

Pourtant, en matière budgétaire, le gouvernement Ayrault n'a pas fait dans la dentelle dans ses attaques contre la population laborieuse. Dans le but de réduire le déficit, il n'a pas hésité à réduire de 15 milliards d'euros les prévisions de dépenses de 2014, et prévoit 45 milliards d'économies supplémentaires au cours des trois années suivantes. Autant dire qu'en matière de coupes dans les dépenses nécessaires à toute la population, les dirigeants socialistes et les Verts, qui participent au gouvernement, ne sont pas en reste : réduction du budget des communes, baisse des investissements dans les équipements collectifs, blocage des salaires dans la fonction publique et suppressions de postes à tout-va dans les services de l'État.

Mais, alors que les ministres de Hollande se targuent de leur bonne gestion pour justifier les restrictions, les dépenses en faveur du patronat ne cessent d'augmenter. Sans revenir sur les dizaines de milliards d'euros dépensés chaque année en pure perte pour garantir les profits du patronat et des banques, le gouvernement Ayrault y a rajouté 20 milliards d'euros par an, sous prétexte de renforcer la compétitivité des entreprises.

Pour garantir les revenus somptuaires du patronat, aucune largesse budgétaire n'est jamais de trop. Mais pour simplement garantir le niveau déjà insuffisant des dépenses répondant aux besoins élémentaires de la population, l'ensemble de la classe politique est prête à entonner l'éternel refrain de la nécessité des restrictions. En matière budgétaire, la politique des gouvernements successifs consiste à opérer un immense transfert d'argent public en faveur des plus fortunés. Toute dépense pouvant un tant soit peu bénéficier à la population est désormais visée. Les sommes retirées à des dépenses utiles se retrouveront par mille biais dans les caisses de la bourgeoisie et du patronat. Mais là, les parlementaires ne parlent plus ni de gabegie, ni d'assistanat.

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