Snecma - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : En lutte pour la reconnaissance des travaux pénibles20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Snecma - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : En lutte pour la reconnaissance des travaux pénibles

Une trentaine d'ouvrières du secteur Montage cire de la fonderie de la Snecma Gennevilliers, certaines en poste depuis plus de trente ans, sont mobilisées depuis un mois maintenant pour que leur travail soit reconnu comme pénible par la direction.

Depuis 1986, il existe à la Snecma un accord « travaux pénibles ». Il permet à certains ouvriers, confrontés à des métiers particulièrement difficiles, de partir en préretraite de façon anticipée, jusqu'à cinq ans plus tôt. Cependant, tous les quatre ans, à chaque renégociation, la direction cherche à limiter les secteurs de l'usine bénéficiant de cet accord. Dans le passé, il a fallu des mouvements de grève, chez les ajusteurs des aubes FAN par exemple, pour arracher totalement ou partiellement la classification « travaux pénibles » permettant un départ anticipé.

Aujourd'hui, les femmes du secteur Montage cire de la fonderie font un travail particulièrement pénible et exigent qu'il soit reconnu comme tel. Il consiste à préparer des grappes de pièces en cire, qui servent ensuite à la fabrication des moules pour les aubes, par exemple. Les ouvrières manipulent ces pièces, qui peuvent peser jusqu'à sept kilos, toute la journée, parfois à bout de bras. En fin de journée, elles sont littéralement exténuées.

L'usure au travail est particulièrement destructrice. Sur trente ouvrières, onze ont des maladies professionnelles, TMS au coude, à l'épaule, ou encore exigeant l'opération du canal carpien. Au quotidien, toutes se plaignent de douleurs et doivent ingurgiter des anti-inflammatoires pour supporter le rythme de la journée.

Elles ont manifesté leur mécontentement à plusieurs reprises en allant au bâtiment administratif, où la direction n'a proposé qu'un départ anticipé ridicule d'un maximum de six mois. La réponse des ouvrières a été la colère, le refus de faire certaines opérations, déclenchant un petit recul de la direction qui a accordé à certaines un départ anticipé de deux ans et demi... avant de revenir dessus. L'arrogance du directeur, déclarant lors d'une réunion « Moi aussi, j'ai un travail pénible », a conforté les ouvrières dans leur volonté d'obtenir satisfaction.

Elles en ont assez des petits salaires, assez de souffrir en silence, assez des discriminations et des revirements de la direction, et l'ont montré en se mettant en grève une journée. Cette grève a été relayée par un appel à débrayer organisé sur l'ensemble de l'usine. Il s'agissait non seulement d'affirmer la solidarité de tous avec les ouvrières du Montage, mais aussi d'avertir la direction en vue des prochaines négociations sur l'accord « travaux pénibles ». Jeudi 7 novembre, un rassemblement a réuni 120 travailleurs de tous les secteurs de l'usine, ce qui a mis du baume au coeur des ouvrières de la fonderie, qui n'ont pas l'intention d'abandonner leur revendication.

Partager