Israël-Palestine : Hollande au coté de Netanyahou20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : Hollande au coté de Netanyahou

Entre la première visite de Hollande en Israël, les 17 et 18 novembre, et celles de son prédécesseur Sarkozy, bien malin qui verra les différences. Mêmes affirmations d'amitié indéfectible envers Israël, mêmes allusions à la « mission particulière de protection des lieux saints », mêmes déclarations menaçantes visant le nucléaire iranien et, surtout, même hypocrisie consistant à faire mine de croire en la bonne volonté du gouvernement Netanyahou à l'égard des Palestiniens.

Fin juillet, sous la pression des États-Unis, le Premier ministre israélien annonçait « reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens dans l'intérêt stratégique d'Israël ». À la suite de cela, il annonçait son intention de libérer 104 prisonniers politiques palestiniens. Nulle mention n'était faite des 4 à 5 000 autres qui continuent de croupir dans les geôles israéliennes, pas plus d'ailleurs que de l'arrêt de la politique de colonisation que le gouvernement poursuit allègrement. Une semaine à peine avant l'arrivée de Hollande à Tel-Aviv, la gauche israélienne obtenait confirmation de l'intention de Netanyahou, fermement appuyé par ses ministres membres de l'extrême droite religieuse ou nationaliste, de procéder à 23 000 nouvelles implantations de logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Se voir quelque peu grondé à ce sujet par Hollande ne risque pas d'impressionner Netanyahou, pas davantage que les adjurations lancées dans ce sens par le secrétaire d'État américain John Kerry. Avec 550 000 ou 600 000 colons déjà installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, un point de non-retour a déjà été atteint par le pouvoir israélien, et les pressions continuent pour que, grâce à de nouvelles implantations dans des zones décisives, la continuité territoriale soit coupée en Cisjordanie, empêchant physiquement la création d'un État palestinien.

Certes, « il y aura des gestes à faire, de part et d'autre », déclare Hollande, qui ajoute : « Des gestes du côté israélien ont commencé d'être produits - la libération des prisonniers -, d'autres sont attendus, notamment sur la colonisation. Et puis, il y a des gestes du côté palestinien. J'en parlerai avec Mahmoud Abbas. » Hollande place aussi sur un même plan le pouvoir de l'occupant et les représentants des occupés, renvoyant dos à dos les attaques guerrières du gouvernement Netanyahou - l'opération dite Pilier de défense date tout juste d'un an - et les tirs de roquettes provenant de Gaza. Il assimile la légitime revendication des 2,5 millions de Palestiniens des territoires occupés à pouvoir vivre et travailler sur leur terre et dans leur État à une exigence démesurée.

En fait, au moment où les dirigeants israéliens sont quelque peu en délicatesse avec les États-Unis, du fait de l'accord que ceux-ci préparent avec l'Iran sur la question du nucléaire, Hollande a surtout saisi l'occasion de déclarer que la France serait, sur ce point, plus ferme que les États-Unis. Le président « socialiste » français n'est décidément pas guéri de ses propensions à jouer les va-t-en guerre ridicules.

Quant aux droits des Palestiniens, quant à la prolongation indéfinie de l'occupation et d'un état de guerre dramatique au Proche-Orient, Hollande s'en moque comme de sa première chemise.

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