Oullins (Rhône) : Solidarité avec les demandeurs d'asile20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Oullins (Rhône) : Solidarité avec les demandeurs d'asile

Près de 400 demandeurs d'asile (albanais, kosovars, bosniens, russes, azerbaïdjanais, géorgiens, soudanais), vivant dans des tentes sous un pont autoroutier de Lyon-Perrache, viennent d'en être expulsés. Une partie (150 environ) ont été dirigés vers Oullins, les autres vers des communes bien plus éloignées de Lyon.

Le sénateur-maire UMP d'Oullins a tout fait pour s'y opposer, faisant un recours en référé qui a été rejeté, lançant une pétition refusant le relogement sur la ville et organisant une manifestation devant la mairie le 9 novembre. Les commerçants étaient invités à apposer une affichette sur leur vitrine pour s'opposer à cet accueil. Ainsi un énorme NON rouge est apparu sur certaines vitrines comme sur le site Internet de la mairie.

Face à ce déferlement attisant la peur et le rejet, des jeunes ont voulu afficher leur solidarité avec les demandeurs d'asile lors du rassemblement devant la mairie. Ils ont été conspués par les manifestants et chargés par la police.

C'est dans ce contexte que plusieurs associations oullinoises (les centres sociaux, la MJC, les Restos du Coeur, l'Association franco-tunisienne) ont invité le 15 novembre à une réunion d'information sur la situation de ces demandeurs d'asile. Près de 250 personnes ont répondu présent.

Beaucoup ont exprimé leur incompréhension devant le rejet affiché par leurs propres voisins. Les bénévoles qui s'occupent de ces demandeurs d'asile ont évoqué leurs conditions de vie inacceptables, les maladies développées sous l'autopont. D'autres ont raconté les élans de solidarité des habitants du quartier de Lyon-Perrache quand les enfants ont appris à leurs parents que leurs copains d'école dormaient dans la rue. Un bénévole a évoqué les menaces auxquelles ces personnes étaient exposées dans leur pays où les vendettas familiales, les crimes d'honneur ont encore cours.

Face aux préjugés soigneusement entretenus par certains politiciens locaux, les défenseurs des idées de dignité et de solidarité ne doivent pas lâcher pied.

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