Les travailleurs doivent prendre la tête de la fronde sociale20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Les travailleurs doivent prendre la tête de la fronde sociale

Les agriculteurs, les camionneurs, les centres équestres, les sages-femmes, les parents d'élèves, tous s'organisent pour faire entendre leur colère. Il faut que les travailleurs fassent entendre leurs revendications de classe avec autant de vigueur.

Certes, il n'y a pas un jour sans que les travailleurs se battent. Récemment, il y a eu les ouvriers de Marine Harvest en Bretagne, les salariés d'Alcatel-Lucent, ceux de La Redoute et, demain, d'autres travailleurs frappés par les licenciements se mobiliseront. Mais pour peser politiquement, il faut que les travailleurs fassent de toutes ces luttes un seul et même combat contre les licenciements.

Personne ne le fera à leur place ! Et sûrement pas le patronat, quand bien même il se pose en défenseur de l'emploi. Tous les patrons qui veulent des aides s'abritent derrière la « sauvegarde de l'emploi ». Mais, depuis le début de la crise, les banquiers comme les grands groupes ont encaissé les milliards de l'État... et ils continuent à licencier.

Les patrons font de leurs profits la priorité ? Eh bien, les travailleurs doivent faire, de la lutte pour leur emploi et leur salaire, leur priorité !

Les grands groupes ont de quoi payer les salaires des travailleurs et, à défaut, qu'ils puisent dans les fortunes accumulées par les grands actionnaires. Les difficultés éventuelles, y compris celles des plus petites entreprises, doivent être palliées par les plus riches, par les plus fortunés, par les banques, celles-là mêmes que l'État a aidées à traverser la crise. Les travailleurs n'ont pas à servir d'amortisseurs.

L'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire sont des exigences pour tous les travailleurs.

Comment ne pas se sentir menacé quand le chômage frappe indistinctement les anciens comme les plus jeunes, les travailleurs qualifiés comme ceux qui ne le sont pas, les ouvriers des petites entreprises comme des grandes ? Comment ne pas voir que le licenciement est aussi une arme utilisée par le patronat pour faire pression sur les travailleurs et pour aggraver l'exploitation de tous ?

La fermeture d'une usine est un drame pour les ouvriers qui y travaillent comme pour les buralistes, les coiffeurs, les restaurateurs, les garagistes qui voient leurs commerces désertés. L'interdiction des licenciements est une mesure de salut public.

C'est sur les impôts que la colère s'exprime le plus aujourd'hui, mais là aussi les travailleurs ont leur mot à dire. Comme souvent, ce sont les plus riches qui hurlent le plus. Et les entendre se plaindre de payer trop d'impôts alors qu'ils sont riches à millions est écoeurant.

Oui, le véritable matraquage fiscal concerne les classes populaires. Les mesures fiscales décidées en douce ont fait que près d'un million de salariés et de retraités modestes qui ne payaient pas d'impôt sur le revenu sont devenus imposables. Et combien de travailleurs ont à payer 100, 200, 300 euros de plus ?

Le gouvernement a reculé partiellement sur l'écotaxe, il faut le faire reculer complètement. Et, plus important encore pour les travailleurs, il faut le contraindre à abandonner la hausse de la TVA !

La TVA est la taxe qui rapporte le plus à l'État, c'est l'impôt qui frappe le plus les travailleurs et les plus pauvres. Avec la TVA, tout le monde paye le même taux d'impôt, qu'on soit millionnaire, smicard ou chômeur : il n'y a pas plus injuste ! Augmenter la TVA pour financer les 20 milliards du crédit d'impôt compétitivité offerts au patronat, c'est prendre dans la poche des pauvres pour donner aux riches. Il ne faut pas l'accepter.

Sur la TVA ou sur les fermetures d'usines, les travailleurs, les commerçants et les artisans qui ne vivent que de leur travail peuvent se battre côte à côte. Mais les travailleurs ne doivent pas rester une force d'appoint, ils doivent prendre la tête du combat, en mettant en avant leurs objectifs essentiels : le combat pour garantir l'emploi de tous.

Ce n'est pas un combat catégoriel. C'est se battre pour la jeunesse, c'est se battre pour que la classe productive ne soit pas poussée vers la déchéance, c'est sauver ce que la société a de plus vital.

La rapacité des capitalistes menace l'ensemble du monde du travail, mais les exploités peuvent s'y opposer par leur lutte, de sorte que les emplois, les salaires et les conditions de vie des classes populaires deviennent intouchables.

La droite et l'extrême droite se font les championnes de l'opposition au gouvernement, sans rien vouloir changer pour les exploités, si ce n'est en pire. À l'inverse, la lutte des travailleurs est la seule qui peut ouvrir la perspective pour libérer la société du joug de l'argent.

Éditorial des bulletins d'entreprise du 18 novembre

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