Semaine du handicap : Les patrons « intouchables »20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Semaine du handicap : Les patrons « intouchables »

Du 18 au 24 novembre a lieu la « semaine pour l'emploi des personnes handicapées ». Les entreprises participantes devaient montrer qu'elles recrutent sans discrimination et font des efforts pour intégrer les handicapés.

La loi fait obligation aux entreprises de plus de vingt salariés de compter au moins 6 % de travailleurs handicapés parmi leur personnel. Mais, d'après les chiffres de l'association nationale des handicapés (AGEFIPH), ce taux n'est que de 2,8 % dans le privé, 4,4 % dans le public. Et l'État ne donne pas l'exemple : les taux tombent à 3,3 % dans la fonction publique, contre plus de 5 % dans les mairies, régions et collectivités locales ou hôpitaux. Les entreprises de travail temporaire et d'intérim, quant à elles, ne sont pas soumises à cette obligation.

Si les taux de handicapés montent et si les entreprises payent moins d'amendes, cela est parfois grâce à des astuces. Ainsi l'Urssaf de l'Île-de-France, donc la Sécurité sociale, était en dessous du taux légal jusqu'à l'an passé. Pour la première fois en 2012, elle n'a pas payé d'amende, en ayant recours à des prestataires extérieurs employant des handicapés. Le ministère de l'Agriculture, lui, a employé des jeunes précaires, les AVS (auxiliaires de vie scolaire), pour aider à l'insertion... des élèves handicapés de l'enseignement agricole public ! À La Poste, les salariés collectionnent les problèmes de dos ou les troubles musculo-squelettiques à cause des conditions de travail. Lorsqu'ils sont classés « inaptes », La Poste les pousse alors à faire reconnaître leur handicap : cela revient à accroître le nombre de handicapés parmi son personnel... en les fabriquant !

Un chiffre résume à lui seul la réalité : les taux de chômage des handicapés sont deux fois plus forts que la moyenne nationale. Pour que cette « semaine du handicap » se traduise dans les faits, il faudra autre chose que de belles paroles.

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