- Accueil
- Lutte ouvrière n°2364
- Bosch - Vénissieux (Rhône) : Toujours pas de certitudes pour l'avenir
Dans les entreprises
Bosch - Vénissieux (Rhône) : Toujours pas de certitudes pour l'avenir
En 2012, Bosch avait démarré des chaînes de montage de panneaux solaires dans son usine de Vénissieux, qui auparavant fabriquait des pompes à injection diesel. Mais, dès mars 2013, Bosch annonçait son désengagement de sa filière photovoltaïque qui compte 3 000 salariés, en majorité en Allemagne, et sa recherche d'un repreneur pour Vénissieux. Un seul s'est manifesté : Sillia.
Le 13 novembre se tenait une réunion avec le directeur de Bosch France, qui devait annoncer si Bosch acceptait le repreneur. Une bonne centaine de personnes étaient rassemblées devant l'usine à l'appel de la CGT : des travailleurs et des habitants de Vénissieux, et des salariés de Bosch inquiets et plus nombreux que lors du précédent rassemblement, bien que la CFDT, majoritaire dans l'entreprise, n'ait pas appelé. Et quand le secrétaire de la CGT est sorti de la réunion, ce qu'il a annoncé a fait éclater la colère.
D'abord, la direction de Bosch a demandé au repreneur de préciser son offre de reprise et a reporté sa décision à janvier, après avis du tribunal de commerce et d'un expert. Les travailleurs ne savent donc toujours pas ce qui les attend, sauf qu'ils vont finir le mois de novembre en chômage partiel et qu'en décembre ils resteront chez eux.
Mais les conditions du repreneur aussi les ont indignés. Ils n'avaient déjà pas une grande confiance dans cette très petite entreprise bretonne, par qui ils craignent d'être finalement licenciés dans des conditions moins bonnes qu'avec Bosch. Les précisions apportées confirment les craintes : Sillia ne reprendrait que 122 travailleurs sur 240, et Bosch lui demande de faire un effort jusqu'à... 129 ! Ce serait du travail à façon, donc aléatoire, pour des entreprises pour lesquelles il faudra être compétitifs, donc être prêts à faire des sacrifices sur les horaires et les conditions de travail.
Bosch prévoirait une quarantaine de départs en préretraite, et un plan social pour les autres. Et s'il n'y a pas de reprise, Bosch supprimera les 240 emplois, tout en poursuivant jusqu'à 2015 la fabrication diesel, qui emploie toujours une centaine d'autres ouvriers dans l'usine.
Reprise ou pas, il n'y a rien de bon à attendre pour les travailleurs. La position de la CGT est d'obtenir de Bosch qu'il apporte de nouvelles productions à Vénissieux. Mais Bosch, qui emploie toujours 300 000 salariés dans le monde et a fait plus de 2 milliards de bénéfices en 2012, prétend ne pas pouvoir et avoir des problèmes sur tous ses sites. Les travailleurs n'en croient rien et certains sont prêts à continuer la lutte pour le faire céder.