Hausse du nombre de chômeurs de longue durée : Reflet d'une économie absurde20/11/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2364.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du nombre de chômeurs de longue durée : Reflet d'une économie absurde

On ne compte plus les rapports d'organismes de l'État ou d'associations s'apitoyant, plus ou moins sincèrement, sur le sort des chômeurs. Récemment, plusieurs rapports ont été publiés sur le chômage de longue durée.

Les chiffres officiels disent que le nombre de ces chômeurs a dépassé les deux millions, que la durée moyenne d'inscription à Pôle emploi a atteint le record de 504 jours, et que même ceux ayant retrouvé un emploi sont restés en moyenne 287 jours au chômage.

Ces chiffres ont de quoi révolter. Et pourtant ils sous-estiment la réalité. Ils montrent certes que la bassine du chômage se remplit incomparablement plus vite qu'elle ne se vide. Mais ils escamotent le fait que nombre de chômeurs sortent des statistiques de Pôle emploi, non parce qu'ils ont retrouvé un travail, mais parce qu'ils baissent les bras ! Combien de centaines de milliers, voire de millions de personnes ne sont plus comptées comme chômeurs parce que, n'ayant plus accès à aucune indemnité ou aucun droit, elles disparaissent des statistiques ?

Dans le bavardage politicien habituel, il est fréquent d'entendre dire qu'il faut séparer les problèmes : il y aurait le problème des chômeurs de longue durée, celui des jeunes chômeurs, ou encore celui du chômage des femmes. Mais opposer telle catégorie de chômeurs à telle autre est stupide. N'y a-t-il pas des jeunes femmes chômeuses de longue durée ? Cette manière de voir sert de justification à toutes les politiques dites d'aide au retour à l'emploi, qui sont des allègements ou des suppressions pures et simples de cotisations patronales pour telle ou telle catégorie de salariés, et au bout du compte des subventions directes aux profits patronaux.

La seule manière de lutter contre le chômage serait d'abord de stopper sa progression en interdisant tous les licenciements. Ensuite, l'État devrait embaucher dans tous ses services publics où les besoins sont énormes. L'État devrait même en créer de nouveaux pour répondre aux besoins urgents de la population, comme par exemple un service public de la construction de logements sociaux.

Dans un rapport récent, l'association ATD Quart-monde dénonce le chômage comme « un énorme gâchis économique et humain ». C'est le moins que l'on puisse dire. Écarter des millions de femmes et d'hommes du travail, priver la société de leur savoir-faire, de leur force, de leur intelligence, de leur énergie, alors qu'elle en a cruellement besoin, est aberrant. Et c'est aussi destructeur, car cela contribue à désagréger la société. Tel est le fruit de l'organisation économique capitaliste, qui la condamne irrémédiablement.

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