CFPPA Chartres : Le financement des formations remis en cause14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CFPPA Chartres : Le financement des formations remis en cause

En 2012, la région Centre, qui est dirigée par la gauche, a décidé de diminuer les budgets consacrés aux centres de formation et de promotion pour les adultes (CFPPA). C'est celui de Chartres qui est le plus touché, avec une suppression de 80 % des formations financées par la région, et par voie de conséquence des suppressions de postes de formateurs. C'est bien sûr l'inquiétude parmi ceux-ci, qui sont pour la plupart des contractuels. Mais ce projet a été soutenu en particulier par la vice-présidente du conseil d'administration du lycée agricole de Chartres, dont dépend le CFPPA, qui est également vice-présidente de la région.

En 2005, il y avait déjà eu une tentative identique. La région avait prévu que certains CFPPA, comme celui de Tours Fondettes, spécialisé en espaces verts et en élagage taille douce, perdraient jusqu'à 80 % des formations subventionnées par elle. Une manifestation de protestation avait alors été organisée devant les locaux de la région à Orléans, avec bottes de paille et tronçonneuses, et des représentants avaient été reçus par l'ensemble du staff de Michel Sapin, alors président de la région et pas encore ministre du Travail. Finalement les formations supprimées avaient été rétablies.

La formation continue publique, organisée par une loi de 1971, a été longtemps de la responsabilité de l'État et a permis à des dizaines de milliers de femmes et d'hommes d'évoluer professionnellement. Depuis la décentralisation, ce sont les régions qui en ont la charge, élaborant chaque année un cahier des charges et organisant un appel d'offres des formations pour tous les centres qui dépendent d'elles. Ces formations ont donc ainsi été soumises aux lois du marché. Mais les attaques d'aujourd'hui vont plus loin : elles traduisent la volonté de l'État comme des régions de supprimer les centres de formation pour adultes, en regroupant leurs activités dans un guichet unique par bassin d'emploi. Le but est évidemment de faire des économies en réduisant le personnel.

Parallèlement, la porosité entre service public et privé augmente et on arrive à une situation où le service public de la formation professionnelle ne pourra guère survivre que par la bonne grâce du privé.

Ainsi la loi de la formation professionnelle, née sous un gouvernement de droite, puis attaquée par des gouvernements de droite, va finir par mourir sous un gouvernement de gauche.

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