Israël : La ségrégation à l'oeuvre14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : La ségrégation à l'oeuvre

Lundi 4 mars, le ministère israélien des Transports a ouvert deux nouvelles lignes de bus uniquement réservées aux travailleurs palestiniens autorisés à se rendre en Israël. « En bus vers l'apartheid », a titré le journal Haaretz dans un article dénonçant cette politique ségrégationniste. Deux jours plus tard, ces autobus ont été incendiés et le service a dû être interrompu, au moins provisoirement.

Aux dires du ministère des Transports, il s'agirait simplement d'améliorer les services offerts aux travailleurs palestiniens, ce qui au demeurant est peut-être vrai, mais en dit alors long sur la situation qui leur est faite. C'est d'ailleurs suite à des pressions exercées par les représentants des colons de Cisjordanie que la mesure a été prise. Des colons se plaignaient en effet d'avoir à partager leur transport avec des Palestiniens, arguant des risques sécuritaires que ferait courir une telle cohabitation. Sauf que ce sont les Palestiniens qui dans ces autobus sont presque toujours les victimes d'agressions, et non l'inverse.

En Israël et dans les territoires occupés, l'apartheid dans les transports a déjà une longue histoire. En Cisjordanie par exemple, il existe deux réseaux routiers. L'un est réservé aux colons et aux militaires et l'autre, abandonné aux Palestiniens, est soumis aux check-points et autres contrôles aussi humiliants qu'incessants.

La ségrégation raciste dans les transports est une constante des politiques d'apartheid, aujourd'hui en Israël, hier aux États-Unis et en Afrique du Sud.

Un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple libre, et d'autres formes de ségrégation existent et se répandent, en Israël même, vis-à-vis des minorités qui vivent dans le pays ainsi qu'à l'égard des femmes. Dans les transports publics de certains quartiers contrôlés par les religieux, à Jérusalem par exemple, ces dernières sont contraintes de rester à l'arrière des bus pendant que les hommes sont à l'avant, dans la plupart des cas séparées par une vitre.

De telles pratiques ne sont pas dignes d'Israël, déplorait la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. Elles ne sont peut-être pas dignes, mais elles sont. Et elles s'accentueront, car ces pratiques ne sont que les sous-produits d'une politique d'oppression et de déni des libertés qui s'exerce d'abord contre des millions de Palestiniens.

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