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- Lutte ouvrière n°2328
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Leur société
Hollande-Ayrault-Cahuzac : Halte à la politique d'austérité !
Cela fait suite à une prévision de trente milliards d'euros d'économies lors du débat budgétaire de l'automne, ainsi qu'à l'annonce de 1,5 milliard d'euros puis de trois milliards d'euros de diminution des dotations aux collectivités locales, à un cadeau de 20 milliards de crédit d'impôt aux entreprises financé par la hausse de la TVA programmée au 1er janvier 2014.
Les ministres affirment à qui veut bien les croire que cette réduction des budgets, poursuivie depuis des années, est indolore, sous-entendant naturellement que les postes de fonctionnaires qui disparaissent ne servaient pas à grand-chose. Quelques heures d'attente dans un service d'urgence, deux jours dans une classe de 25 élèves sur trois niveaux, une tournée à courir derrière un facteur, une promenade sur une route départementale défoncée ou dans une rue sans éclairage, la queue devant le centre des impôts ou le guichet de la Sécurité sociale, lorsque ces organismes ne sont pas fermés pour cause de résorption du retard, tout cela ne suffirait sans doute pas à les convaincre du contraire.
À l'artillerie des réductions des budgets publics s'ajoutent les attaques promises sur les prestations sociales : discussion, dont on prévoit la conclusion, sur l'équilibre des caisses de retraite, évocation de deux milliards d'euros d'économies à trouver sur les allocations familiales, refonte, en vue d'économies, des prestations chômage. De plus, l'État ne fait rien pour geler les prix des carburants, des loyers, de l'électricité et du gaz. Mieux même, il laisse entendre qu'il pourrait augmenter la taxe sur le gazole.
Mais, attention, selon Hollande tout cela ne constitue pas une politique d'austérité. En effet, toujours selon le président, « l'austérité ce serait amputer le pouvoir d'achat, réduire le service public, supprimer des prestations ». Le prestidigitateur Hollande transforme la purge en nectar !
Sauf que cela ne trompe personne, et surtout pas les premiers concernés, les travailleurs. La réduction des budgets publics, ceux de l'État, des collectivités territoriales, des caisses sociales, vise à dégager les fonds nécessaires au maintien des profits des grandes entreprises : soit directement par les commandes, les aides, les dégrèvements de toute sorte ; soit à retardement, en payant les intérêts de la dette publique, contractée pour des cadeaux du même genre, toujours destinés aux mêmes.
Le gouvernement Hollande-Ayrault semble préférer visiblement annoncer tous les jours de nouvelles mesures partielles, agiter sans cesse les discussions sur de futures ou probables économies, en pensant qu'ainsi le coup de massue semblera moins rude, et en tout cas provoquera moins de réactions. Mais, contrairement sans doute à ce qu'il escompte, cette technique ne protège pas Hollande, ni au-dessus de lui ses commanditaires patronaux, du coup de colère que cette politique mérite de la part des travailleurs.