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- Lutte ouvrière n°2328
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Dans le monde
Djibouti : La France et les grandes puissances complices de la dictature
Les principaux leaders de l'opposition ont été arrêtés. Tout cela se déroule dans un silence complice de la part de la France et des USA, dont les principales bases en Afrique sont implantées dans ce petit pays.
La dictature règne en fait, dans cette ancienne colonie française, depuis l'indépendance proclamée en 1977. Le même parti y a toujours occupé le pouvoir, le Rassemblement populaire pour le progrès, qui fut même pendant longtemps proclamé parti unique. C'est aussi la même famille qui est à la tête de l'État, celle de l'actuel président Ismaël Omar Guelleh, qui a succédé en 1999 à son oncle Hassan Gouled. La pratique de la torture par la police est régulièrement dénoncée par les opposants et les associations des droits de l'homme. En février 2011, des manifestations massives avaient eu lieu dans le pays, au moment où la population se soulevait en Tunisie et en Égypte. Là aussi la police avait tiré dans la foule, arrêté, torturé et tué.
La population, d'environ 800 000 habitants, vit dans la misère. Dans le nord et le sud-ouest du pays, un blocus alimentaire et sanitaire est imposé depuis 1991 aux populations nomades, et actuellement une épidémie de paludisme s'y propage.
Cette dictature féroce se perpétue à l'ombre des bases étrangères. Pour la France, Djibouti est la plus importante de ses bases en Afrique, selon un accord négocié en 1977 avec l'oncle de l'actuel président. 2 900 hommes y sont positionnés, prêts à intervenir sur tout le continent. Les USA y maintiennent également une base de taille équivalente. Mais ils ne sont pas les seuls. Sous prétexte de lutter contre la piraterie, l'Allemagne, le Japon et dernièrement l'Italie ont installé leurs propres équipements militaires.
Si Djibouti est un cauchemar pour la population, et particulièrement pour les opposants, elle est un « paradis stratégique » pour les puissances impérialistes. À ce titre, son gouvernement a droit à toute leur indulgence pour les crimes qu'il perpètre.