Mali : Le Drian, ministre de la Défense... des intérêts de l'impérialisme français14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : Le Drian, ministre de la Défense... des intérêts de l'impérialisme français

« Les opérations se déroulent conformément à l'agenda que nous nous étions fixé. Il fallait d'abord reprendre les villes pour permettre la reprise de l'activité civile, dissiper la peur des populations, ensuite s'organiser pour s'attaquer au sanctuaire historique d'Al-Qaida, les Ifoghas et Timetrine au nord-est du Mali », a déclaré, satisfait, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lors de sa visite au Mali commencée le jeudi 7 mars. Deux mois après le début de l'intervention française, l'opération Serval, « l'agenda » fixé par le gouvernement a pourtant souffert quelques réajustements relativement aux promesses de Hollande qui s'était engagé à rapatrier les troupes françaises en mars.

Cette lutte contre le terrorisme, prétexte de l'intervention de l'armée française, devait être promptement menée, propre et efficace. Mais le ministre a beau se faire photographier devant un étalage d'armes prises à des combattants des groupes intégristes, il ne peut cacher que ceux-ci n'ont ni disparu, ni fui. Certains se cachent, se fondent dans la population et attendent le moment opportun pour repasser à l'action.

Quant à la sécurité que l'intervention française était censée assurer, le ministre de la Défense ne peut que promettre qu'elle « sera bientôt assurée ». La population qui vivait dans la terreur de ces intégristes islamistes a pu être provisoirement soulagée, mais elle n'a aucunement trouvé la « sécurité ». Les bombardements ont détruit des quartiers et tué des civils. Et les exactions des intégristes ont laissé la place à celles des soldats maliens en particulier, qui s'en prennent aux populations soupçonnées de les cacher mais dont le tort est surtout d'être touareg ou arabes.

« La fin de notre mission doit coïncider avec la solution politique au Mali. Elle passe par deux éléments incontournables. Organiser au plus vite une élection présidentielle en juillet (...) Le deuxième est l'organisation de la commission de dialogue et de réconciliation (...) » Jean-Yves Le Drian parle le langage du représentant de l'impérialisme français, intervenu pour trouver en effet une solution politique afin de préserver les intérêts des capitalistes dans cette région de l'Afrique qui reste sa chasse gardée. Il ne s'agit que de cela. La population, quant à elle, risque de n'être débarrassée d'un problème que pour se trouver face à d'autres problèmes plus graves.

Car, comme l'ont fait toutes les puissances impérialistes en intervenant notamment en Irak ou en Afghanistan, l'impérialisme français a d'ores et déjà pourri la situation et semé de nouvelles bombes à retardement. Aux vengeances auxquelles se livre l'armée malienne à l'ombre protectrice de l'armée française, répondront les vengeances de l'autre côté. Il y a tout lieu de craindre des conséquences en chaîne que personne ne pourra maîtriser et un conflit qui, comme dans bien d'autres pays d'Afrique, s'éternisera en aggravant encore les souffrances de la population.

Les déclarations du ministre de la Défense illustrent en tout cas la politique des représentants socialistes qui une fois au gouvernement, mènent la même politique impérialiste agressive que la droite, avec les mêmes arguments cyniques sous prétexte de défense des populations.

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