Crédit d'impôt : Pour le patronat, c'est tous les jours Noël14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crédit d'impôt : Pour le patronat, c'est tous les jours Noël

Avec Hollande, c'est tous les jours Noël pour les patrons. Le crédit d'impôt compétitivité emploi, leur permettant de récupérer vingt milliards d'euros par an, ne devait leur être versé qu'en 2014. Ils s'étaient plaints de ne pouvoir attendre cette échéance. Qu'à cela ne tienne ! Le gouvernement a mis en place un dispositif de préfinancement qui permet aux entreprises de moins de 250 salariés de toucher dès aujourd'hui jusqu'à 85 % de la somme prévue.

Les fonds sont avancés par la Banque publique d'investissement, cet organisme dont le président avait suscité l'indignation en traitant les salariés d'Arcelor Florange de « canards boiteux » qu'il n'avait pas vocation à aider.

Les contrats commencent à être signés, et les responsables socialistes se bousculent pour se faire photographier avec des patrons réjouis d'empocher sans délai l'argent public. Ségolène Royal a coiffé sur la ligne Pierre Moscovici pour la signature du premier d'entre eux, qui a été accordé à une entreprise de Poitou-Charentes, spécialisée dans l'équipement en téléviseurs des hôtels, cliniques ou hôpitaux. Plus d'un million et demi de sociétés pourraient ainsi profiter dès 2013 des largesses gouvernementales.

Ces préfinancements, comme le crédit d'impôt lui-même, sont accordés sans aucune garantie d'embauche. Cela n'empêche pas le gouvernement d'employer les grands moyens pour faire croire que ces milliards distribués aux patrons vont favoriser l'emploi. Il a ainsi payé une publicité, diffusée sur les chaînes télévisées et les radios et publiée dans les journaux, où l'on voit deux patrons discuter : « Tu devrais geler les embauches », dit l'un. « Non, je vais embaucher ; c'est plus avantageux », répond l'autre. Et pour ceux qui n'auraient pas compris, la publicité gouvernementale précise que le patron touche alors « une aide fiscale dont le montant est égal à 4 % en 2013 et 6 % dès 2014 de chaque salaire jusqu'à 2,5 fois le smic ».

C'est pour financer ces cadeaux au patronat que Hollande demande chaque jour aux travailleurs de nouveaux sacrifices.

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