Retraites : C'est le patronat qu'il faut faire payer14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Retraites : C'est le patronat qu'il faut faire payer

Le 6 mars, en fixant aux membres de la Commission sur l'avenir des retraites qu'il a mise en place les « pistes de réforme » qu'il propose, le gouvernement leur a indiqué les trois « leviers susceptibles de consolider notre système de retraite par répartition ».

Il s'agirait soit d'accroître la durée d'activité, qui peut être obtenue en allongeant la durée de cotisation ou en repoussant l'âge légal d'ouverture des droits ; soit de réduire le montant des pensions, en les désindexant de l'inflation ; soit enfin d'augmenter les cotisations et les prélèvements qui financent les régimes de retraite. Les dix « experts » de cette commission doivent rendre leurs conclusions d'ici la fin du mois de mai.

Mais comment ne pas être choqué par ces discours sur la nécessité d'une augmentation de la durée d'activité, alors que, pour un nombre croissant de travailleurs, c'est l'accroissement de la durée d'inactivité, c'est-à-dire de chômage, qui est à l'ordre du jour ?

Et comment ne pas remarquer que les députés PS, comme Le Guen ou Emanuelli, ou les membres du gouvernement, comme Sapin, qui se sont exprimés sur le sujet depuis quelques semaines, sans doute pour préparer l'opinion, n'ont jamais évoqué que les deux premiers leviers, le recul de l'âge de départ en retraite et l'allongement de la durée de cotisation, qui ne frapperaient que les travailleurs. En effet le troisième, l'augmentation des cotisations risquerait de toucher le patronat.

Intervenant le 10 mars au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Marisol Touraine, chargée du dossier en tant que ministre des Affaires sociales, est allée dans le même sens. « À partir du moment où nous vivons plus longtemps, la durée de cotisation devra être examinée », a-t-elle expliqué, ajoutant que, quelles qu'elles soient, les mesures retenues « supposeront des efforts de la part de l'ensemble des Français », tout en précisant que ces efforts seraient « justement répartis ».

Mais la seule façon d'être juste en matière de réforme des retraites, ce ne serait pas de s'en prendre à « l'ensemble des Français », mais de s'en prendre au patronat et aux actionnaires qui, pour accroître profits et dividendes, réduisent la part des salaires dans les richesses produites, contraignent un nombre croissant de travailleurs au chômage, et de ce fait vident les caisses de retraite.

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