Pour « refonder l'école » il faudrait plus de moyens14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour « refonder l'école » il faudrait plus de moyens

Le projet de loi « sur la refondation de l'école » présenté par le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon commence à être examiné à l'Assemblée nationale. La principale mesure de ce texte est la création de 60 000 postes sur cinq ans. Cela vaut certes mieux que la suppression de 80 000 postes réalisée par Nicolas Sarkozy, et l'on pourrait applaudir s'il ne fallait payer ces enseignants supplémentaires par autant de fonctionnaires en moins dans d'autres ministères. Mais, à y regarder de plus près, il s'avère que cette petite bouffée d'oxygène ne suffira certainement pas.

Sur les postes créés, seuls 54 000 iront à l'Éducation nationale, le reste se répartissant entre l'enseignement supérieur et l'enseignement agricole, qui en ont également besoin.

21 000 de ces 54 000 postes seront consacrés au rétablissement d'une formation initiale pour les enseignants, en particulier aux postes de stagiaires dans les nouvelles Écoles supérieures du professorat et de l'éducation, auxquels il faut ajouter mille postes pour les formateurs de ces écoles. Cela s'imposait, pour mettre fin à la réforme mise en place sous Sarkozy et qui aboutissait à jeter directement les jeunes professeurs devant leur classe sans autre aide qu'un « tuteur », un enseignant chargé de les conseiller.

Mais si tout cela est utile, il en résulte quand même qu'il n'y aura en cinq ans que 14 000 postes créés dans les écoles primaires et maternelles, et 7 000 dans les collèges et lycées.

C'est loin de compenser la saignée effectuée sous Sarkozy. Et c'est avec ce maigre contingent que l'Éducation nationale est censée non seulement résoudre ses problèmes actuels, comme le non-remplacement chronique des enseignants en arrêt maladie, mais aussi aborder des tâches supplémentaires : l'enseignement d'une langue vivante étrangère dès le cours préparatoire ou l'accueil des enfants de moins de trois ans.

Le gouvernement a beau dire que l'éducation est pour lui une priorité, c'est un effort d'une tout autre ampleur qu'il faudrait pour assurer un enseignement digne de ce nom aux enfants, et en particulier à ceux des quartiers populaires.

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