Salariés de Goodyear d'un côté, CRS et matraques de l'autre14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Salariés de Goodyear d'un côté, CRS et matraques de l'autre

Jeudi 7 mars, plusieurs centaines de salariés de Goodyear venus d'Amiens ont manifesté devant le siège du fabricant américain de pneumatiques situé à Rueil-Malmaison, où se tenait le comité central d'entreprise, pour protester contre le projet de fermeture de leur usine. La direction de Goodyear a annoncé en effet fin janvier la fermeture de l'usine d'Amiens Nord, menaçant 1 173 emplois.

Le siège de Goodyear était gardé par un cordon important de CRS qui en bloquaient l'accès avec des véhicules anti­émeute. Des affrontements ont eu lieu entre les CRS et les manifestants qui se voyaient interdire l'accès, faisant des blessés de part et d'autre.

Le gouvernement tout comme la droite ont aussitôt dénoncé les prétendues « violences » des manifestants de Goodyear. Que les CRS aient été là en nombre, armés de leurs matraques, et qu'ils s'en soient tout de même servis contre les travailleurs, tout cela n'est visiblement pas, à leurs yeux, de la violence.

Non content d'envoyer les CRS matraquer les travailleurs de Goodyear, Valls, le ministre de l'Intérieur, annonce des poursuites contre eux. « Il y a eu des violences sur des policiers, sur des CRS qui n'étaient pas là pour empêcher une manifestation mais qui étaient là pour protéger des locaux », prétend-il, ajoutant qu'il ne peut pas « admettre que des CRS reçoivent des grilles, des coups, des parpaings faits pour blesser. Il ne peut pas y avoir de violences. »

Jeter à la rue 1 173 salariés, les priver de leur seul moyen de vivre, cette violence-là qui frappe ou menace chaque travailleur, ministres, politiciens et patrons n'y trouvent rien à redire. Quant aux CRS, comme tout l'appareil d'État, ce gouvernement leur confie le rôle de protéger la propriété des capitalistes contre les travailleurs qui viennent défendre, eux, le droit de gagner leur vie.

Le gouvernement est avant tout à plat ventre devant le patronat. À Goodyear comme ailleurs, les travailleurs ont raison de se défendre !

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