Lundi 11 mars, près de 200 cheminots se sont rassemblés aux ateliers SNCF d'Oullins pour rappeler que l'amiante a provoqué la mort de plusieurs d'entre eux ces dernières années.

La présence d'amiante est telle que la direction a dû, sous la pression des agents, fermer plusieurs grands bâtiments comme la Chaudronnerie et une partie des bâtiments 3 et 6. Ce poison se retrouve partout, mélangé dans le béton des toits et des dalles de sol comme au Montage, mais aussi dans bien des conduites d'évacuation des eaux et d'aération.

À chaque fois que des travaux ont lieu, on retrouve des fibres d'amiante dans l'air ambiant. Sans parler des poussières qui se sont accumulées dans tous les coins et recoins : en effet, pendant plus d'un demi-siècle, des pièces de locomotives ont été usinées ici. Nombre d'entre elles contenaient de l'amiante, le travail se faisait sans précautions ni aspiration, et toutes les structures en hauteur de ces immenses bâtiments n'ont jamais été nettoyées.

Depuis quelques années, devant les réactions des cheminots (débrayages, droits de retrait, refus de travailler dans des nuages de poussière), la direction a dû prendre quelques mesures, mais très loin d'être suffisantes. Car, en réalité, la seule vraie mesure à prendre serait de tout dépolluer, voire de reconstruire.

Mais cela, la direction s'y refuse. Elle préfère tout repousser aux calendes grecques, sans faire trop de vagues si possible. À tel point que, cette année, elle a interdit aux journalistes d'assister à la commémoration.