JPM - Moulins (Allier) : Face à une grève déterminée, la direction forcée de reculer14/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2328.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

JPM - Moulins (Allier) : Face à une grève déterminée, la direction forcée de reculer

Le 18 février, les travailleurs de JPM commençaient une grève parce qu'il n'était pas question d'accepter les 35 000 euros brut de prime de licenciement proposés par la direction.

Très vite, la direction passait à 60 000 euros mais elle voulait qu'ils reprennent le travail. C'était encore loin d'être suffisant et la grève continua. Quelques jours plus tard, la direction proposait 80 000 euros brut. C'était une nouvelle fois sa « dernière » proposition et, en cas de refus, elle menaçait de fermer l'usine et d'arrêter les négociations.

Ce ne sont pas les discussions autour d'une table mais la grève qui a fait changer d'avis la direction. Si elle en arrivait à 80 000 euros, c'est que depuis près d'une semaine, aucune serrure ne sortait de l'usine. Elle a beaucoup de commandes qu'elle veut faire faire avant la fermeture de l'usine, et la vingtaine d'intérimaires toujours au travail ne suffisent pas.

Au vote sur les 80 000 euros organisé par les syndicats, la continuation de la grève fut majoritaire. La direction fit alors une nouvelle proposition : 74 000 euros net plus 6 000 euros brut et neuf mois de congé formation payés à 65 % du salaire brut.

La suspension du mouvement fut décidée en attendant que la direction ait mis tout cela par écrit. En l'absence de quoi, mercredi 6 mars, la grève repartit, d'autant que la direction aurait baissé sa proposition à 75 000 euros brut. Vendredi 8 mars, un rassemblement de soutien organisé devant l'usine rassembla plus de 300 personnes, avec des délégations de plusieurs entreprises. Même le maire UMP de Moulins vint faire un discours de soutien.

La direction accepta finalement un rendez-vous pour mardi 12 mars, non sans avoir tenté, la veille, un coup de force en convoquant une nouvelle fois un huissier pour faire rentrer un camion de pièces. Devant la détermination des grévistes et tout en les menaçant de l'intervention de la police, le directeur fut obligé de renvoyer le camionneur.

Si la direction a fait quelques reculs, c'est grâce à la grève. Elle a besoin de serrures, donc de travailleurs pour les fabriquer. Et comme ils ne lui accordent aucune confiance, tous sont décidés à maintenir la pression.

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