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Mali : Non à une intervention militaire !
Sur demande de la France, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le jeudi 20 décembre à l'unanimité une résolution autorisant l'envoi d'une force militaire africaine au Mali pour une durée initiale d'un an. L'objectif affirmé est de chasser les islamistes qui ont pris le contrôle de la région Nord et qui, le 6 avril, ont déclaré l'indépendance des territoires passés sous leur contrôle.
Comme ancienne colonie, le Mali fait partie de la zone d'influence de l'impérialisme français, qui n'a pas cessé de réclamer une intervention militaire, tout en insistant sur le fait que seules des troupes africaines devraient intervenir, le soutien logistique étant à la charge des pays non africains, dont la France et les USA. La guerre se prépare donc, et la période serait déjà décidée. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a en effet annoncé que l'intervention militaire pourrait avoir lieu dans les six premiers mois de 2013. La force africaine compterait 3 300 hommes venus des pays membres de la CEDEAO (Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest) et de l'Union africaine. L'intervention a même déjà un nom, celui d'Afisma (African-Ied International Support Mission in Mali).
Hollande et ses ministres peuvent donc être satisfaits de la décision prise par L'ONU : des soldats africains serviront de chair à canon. Ils combattront avec les armes et la logistique fournies par les pays impérialistes.
Il y a cependant loin des résolutions, notamment celles de l'ONU, aux actes et à la réalité du terrain. Il ne suffit pas de faire appel aux armées des pays africains pour que celles-ci répondent présent. C'est d'ailleurs sur ce point que les USA expriment des réserves, préférant une solution politique. Commencer une guerre peut sembler facile, mais il est tout aussi facile de s'y embourber, au risque de devoir ensuite intervenir directement. Les USA en savent quelque chose après leurs déboires irako-afghans.
Sur le plan politique, la situation est loin d'être stabilisée au Mali. Le 11 décembre, les militaires ont déposé le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, tout en refusant de parler de coup d'État puisque celui-ci reste libre. Quant aux dirigeants des pays voisins, ils craignent tout autant une intervention militaire sous couvert de l'ONU qu'une progression des islamistes, dont les soutiens ne s'arrêtent pas aux frontières artificielles tracées au moment de la décolonisation.
Pendant ce temps, les populations de la région continuent à subir au quotidien la misère liée à cette situation de guerre larvée, mais aussi à l'exploitation économique, de la France en particulier, toujours aussi féroce dans ses anciennes colonies. Si 2013 voit une nouvelle guerre, elle ravagera la région. Le 19 décembre, les Nations unies annonçaient qu'une intervention militaire au nord du Mali pourrait entraîner le déplacement de plus de 700 000 personnes.
Non à l'intervention militaire au Mali !