Toyota -- Onnaing (Nord) : Débrayages contre la baisse de la prime d'intéressement26/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2317.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota -- Onnaing (Nord) : Débrayages contre la baisse de la prime d'intéressement

Fin novembre, ont commencé les négociations annuelles sur les salaires et trisannuelles sur l'intéressement. D'emblée, la direction avait annoncé qu'elle voulait, soit supprimer la prime d'intéressement, soit en revoir les critères de calcul.

Avec les nouveaux critères, il s'avérait qu'au lieu de toucher de l'ordre de 3 000 euros (en quatre fois dans l'année), la prime d'intéressement serait réduite à 1 000 euros environ, soit 2 000 euros de moins par an !

De plus, l'abondement de 100 %, lorsque la prime est placée sur un compte d'épargne, aurait été réduit en pourcentage et plafonné à 1 750 euros, ce qui pénaliserait surtout les cadres, qui peuvent épargner bien plus que la plupart des ouvriers.

Appelés par un tract syndical commun de la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC, l'UNSA, FO et la CGT, 1 400 travailleurs, sur les 3 000 CDI et 500 intérimaires de l'usine, se sont réunis le 14 décembre en trois assemblées générales durant les temps de pause d'un quart d'heure par équipe, malgré les pressions et les manoeuvres de la direction et de certains chefs.

Mercredi 18 décembre, de nouveau plus de 1 000 travailleurs se sont réunis en trois assemblées générales, et au total 500 ont débrayé durant 1 h 30 en fin de chaque équipe, perturbant fortement la production, voire l'arrêtant totalement. Il y a eu des défilés dans l'usine et des militants syndicaux ont fait des prises de parole pour dénoncer la volonté de Toyota de réduire les rémunérations.

Côté salaire, la direction annonçait qu'à partir du 1er janvier le minimum serait à 9,65 euros de l'heure (soit 22 centimes au-dessus du smic) et n'accordait que des miettes en guise d'augmentation : 0,6 % d'augmentation générale, soit de 8 à 9 euros par mois !

Vider les poches des salariés pour augmenter encore leur fortune, voilà la politique des actionnaires de Toyota, qui ont déjà officiellement accumulé 26 milliards de profit ces six dernières années.

La direction a finalement promis un « supplément d'intéressement » de 150 euros versé en juillet 2013 et elle a décidé de maintenir l'abondement. Cette concession aux cadres et aux ingénieurs résulte de leur présence nombreuse aux assemblées générales et lors des premiers débrayages. Elle a donc préféré ne pas se mettre à dos tout le monde en même temps.

Maintenant la direction déclare que, s'il n'y a pas suffisamment de syndicats pour signer l'accord pour la prime d'intéressement... il n'y aura pas d'intéressement du tout ! Céder à ce chantage, ce serait un encouragement pour que la direction prépare d'autres attaques contre l'emploi, les conditions de travail et les salaires.

Les travailleurs refusent la baisse des rémunérations, mais pour l'imposer il n'y a pas d'autre solution que de s'y préparer dès maintenant, en envisageant de se retrouver nombreux dès le début de l'année 2013 pour se défendre.

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