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- Lutte ouvrière n°2317
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Retrait des troupes d'Afghanistan : Hollande parle de patrie, mais Ayrault vend la mèche
Le 21 décembre, des militaires des unités retirées d'Afghanistan ont été reçus par François Hollande à l'Élysée. Après avoir rappelé son engagement de retirer les troupes françaises présentes en Afghanistan depuis 2002, Hollande a salué le succès de la manoeuvre de repli dans les régions de Surobi et Kapisa.
En sept mois, deux mille soldats ont ainsi été rapatriés, ainsi que la moitié des équipements déployés pendant les dix ans d'intervention militaire française aux côtés des États-Unis et des troupes de l'OTAN. Il a rendu un « hommage solennel » aux 88 soldats français tombés sur place et à leurs familles, ainsi qu'aux quelque 700 militaires blessés. Pas un mot en revanche sur le nombre d'Afghans, et notamment de civils, victimes de cette intervention où les exactions contre la population ont été multiples.
Au total, quelque 70 000 soldats français se sont succédé en Afghanistan. « Une intervention utile pour une cause juste », a dit Hollande, ajoutant qu'il avait la certitude de « pouvoir compter sur [eux] pour d'autres responsabilités et d'autres actions ». Pensait-il à la Côté d'Ivoire ou au Mali ?
Quelques jours avant, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault était venu féliciter les soldats du 92e régiment d'infanterie basé à Clermont-Ferrand, en leur expliquant que l'Agence française pour le développement international des entreprises, Ubifrance, pourrait désormais, grâce à l'armée, jouer là-bas un grand rôle en matière commerciale.
Et voilà dévoilés certains objectifs des interventions militaires de la France. Une façon, bien involontaire, de rendre hommage à l'écrivain Anatole France, proche du Parti socialiste avant 1914, puis du Parti communiste, qui avait écrit en 1922 : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels. »