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- Lutte ouvrière n°2317
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Veninov -- Vénissieux (Rhône) : Huit mois après la reprise, redémarrage en panne
Le préfet et le liquidateur de Veninov viennent de poser un ultimatum de quinze jours au groupe Windhager Garten, le repreneur de l'usine, qui n'a tenu aucune de ses promesses.
L'usine de fabrication de nappes plastifiées avait fermé fin juillet 2011, suite à des malversations financières et malgré des carnets de commande pleins. Après des mois de mobilisation des travailleurs, un arrangement avait finalement été trouvé avec le fonds d'investissement, qui faisait blocage, et un repreneur autorisé en mai 2012 : le groupe autrichien Windhager Garten.
La cession, autorisée par le tribunal, était conditionnée au redémarrage du site, le repreneur possédant alors les terrains, les machines et les marques (Venilia, Bulgom...). Des promesses avaient été faites pour un redémarrage à l'automne, avec 40 à 50 ex-salariés de Veninov.
Mais depuis, il ne s'est rien passé. Le noyau militant d'une quinzaine d'ex-salariés a continué à se relayer pour garder les lieux, et pour affirmer leur volonté de reprendre le travail sur place. Sur les 87 licenciés, neuf seulement ont retrouvé des CDI. Quant à ceux qui occupent, ils ne touchent plus que 57,4 % de leur ancien salaire brut.
Le repreneur, lui, ne se manifestait pas, repoussant constamment la date de présentation de son projet, malgré l'échéance du 31 décembre. Pour protester et alerter l'opinion, début décembre, les militants ont alors recommencé à occuper aussi la nuit. Windhager a continué à souffler le chaud et le froid, faisant le 18 de nouvelles promesses, et le 19 ne parlant plus que d'embaucher huit personnes en janvier, pour gardienner et rénover. Par contre, il voudrait récupérer des cylindres gravés des motifs, pour faire imprimer des échantillons pour un salon qui doit se tenir à Francfort en janvier, soi-disant pour pouvoir obtenir des commandes.
L'espoir paraît mince que l'usine reparte, car il semble de plus en plus évident que Windhager n'est intéressé que par la marque. Les travailleurs n'ont pas l'intention de laisser partir les quelques centaines de précieux cylindres, leur « trésor de guerre », et ils s'organisent pour empêcher la direction de les déménager par surprise, au moment des fêtes de fin d'année.