General Motors -- Strasbourg : Un homme de paille entre en scène26/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2317.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors -- Strasbourg : Un homme de paille entre en scène

Depuis l'annonce de la vente de l'usine General Motors de Strasbourg à Punch Metals International le 21 décembre 2012, un concert d'autocongratulations et d'autosatisfaction s'élève dans toute la presse, venant, entre autres, des responsables politiques, de Montebourg aux représentants PS locaux, qui se félicitent de l'heureuse issue de l'affaire. Les 990 emplois seront préservés, affirment-ils tous, faisant semblant de croire que l'affaire se termine bien.

Si cela devait être le cas, tant mieux ! Cependant, de nombreux travailleurs sont sceptiques. Ils ont déjà payé pour avoir cédé en 2010 aux paroles prometteuses de la direction, lorsque GM Company a repris l'usine pour 1 euro symbolique, mais avec des baisses de revenus et des suppressions de RTT pas symboliques du tout. Quant aux promesses d'investissements pour pérenniser le site, on attend toujours qu'elles se réalisent.

General Motors a donc trouvé un moyen pour se débarrasser de l'usine à moindres frais. En accord avec ZF, un équipementier allemand qui fabrique des boîtes de vitesses, comme l'usine GM de Strasbourg, ils ont trouvé un homme de paille, Guido Desmarey, patron de la petite entreprise Punch, qui fait aussi dans l'équipement automobile en Belgique, et semble spécialisé dans le rachat de sociétés dont les patrons ne veulent plus.

Le 12 décembre, date à laquelle la direction exigeait un avis des représentants syndicaux au CE, les tractations financières étaient toujours en cours et Punch n'avait pas encore trouvé les financements auprès des banques pour continuer la production sur le site.

Quant au maintien de l'emploi et des salaires, encadré par un accord tripartite État-syndicats-direction de GM, comme le demandent les travailleurs depuis le mois de juin, il n'y a que des promesses verbales dont tout le monde semble se satisfaire, sauf une partie importante des travailleurs, qui ont voté le 12 au matin pour que la CGT refuse un avis favorable à la vente. Mais, pour se contenter de ces promesses, il faudrait porter des lunettes roses, comme le secrétaire du comité d'entreprise qui a déclaré sans rire que l'accord GM-ZF-Punch est respecté.

Pour l'heure une chose est certaine : l'année 2013 commence par vingt-huit jours de chômage pour le premier semestre. Le repreneur veut par ailleurs rencontrer les syndicats rapidement pour parler de compétitivité. Il accepterait de donner des boîtes à produire à Strasbourg, à condition qu'elles reviennent moins cher que dans les usines allemandes. Autant dire que, pour les travailleurs, il n'y a ni conte de Noël ni bons voeux pour 2013.

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