Hongrie : La jeunesse scolarisée contre les projets du gouvernement26/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2317.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hongrie : La jeunesse scolarisée contre les projets du gouvernement

Le 5 décembre dernier, le gouvernement du très réactionnaire Premier ministre Orban rendait publiques les mesures concrètes de sa nouvelle réforme universitaire. L'accès à une formation universitaire ne devrait concerner qu'une élite capable de payer cher pour des études. Voilà en substance l'objet de la réforme.

Ces frais, qui s'étalaient de 370 à 1 500 euros en fonction des revenus des étudiants, passeraient désormais à un minimum de 1 500 euros. En Hongrie, le revenu moyen des travailleurs est faible. Comment alors payer les études des enfants ? Jusqu'à présent, les frais d'inscription étaient compensés par une procédure qui rendait gratuites un nombre important de places d'étudiants. Avec le nouveau système, cette possibilité devrait quasiment disparaître. Qui plus est, les étudiants qui disposeraient à l'avenir de ces rares accès gratuits s'engageraient à travailler pour l'État le double du temps subventionné.

En réalité, le gouvernement, qui a déjà mis les services publics en coupe réglée, a prévu de baisser de façon drastique son financement des universités. Comme il prévoit de surcroît de chapeauter chaque université par un chancelier directement nommé par le gouvernement, réduisant d'autant leur autonomie, le gouvernement s'est mis à dos non seulement les étudiants mais aussi les enseignants et recteurs d'universités.

Depuis quelques semaines, le mouvement des étudiants a pris de l'importance, s'étendant dans les grandes villes du pays. Les assemblées ou rassemblements se transforment vite en manifestations sans itinéraire précis, empruntant les artères principales, occupant des ponts, et finissant tard dans la nuit. Récemment, ce sont les lycéens qui ont rejoint le mouvement et les cortèges. Des assemblées ont eu lieu dans des dizaines d'établissements.

L'inquiétude a visiblement gagné le gouvernement. Samedi 22 décembre, Orban a annoncé, soudainement mais très confusément, qu'il n'y aurait pas de réduction des places gratuites dans les universités et qu'un nouveau projet serait présenté mercredi 26 décembre. Ce jour-là, les étudiants et lycéens ont prévu de nombreuses manifestations dans tout le pays.

D'ores et déjà, leur mouvement a fait la démonstration que ce gouvernement, arrogant et ouvertement raciste, qui a multiplié les attaques contre le droit du travail et les retraites, augmenté les impôts des moins fortunés, peut aussi hésiter et reculer.

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