- Accueil
- Lutte ouvrière n°2317
- Conseil général de Maine-et-Loire : Les travailleurs sociaux donnent de la voix
Dans les entreprises
Conseil général de Maine-et-Loire : Les travailleurs sociaux donnent de la voix
Lundi 17 décembre, les salariés du conseil général et ceux de l'Association de la sauvegarde de l'enfance (ASEA) se sont regroupés devant le conseil général du Maine-et-Loire, présidé par l'UMP Christophe Béchu, pour manifester leur mécontentement devant les restrictions budgétaires.
Le budget 2013 prévoit une baisse de 350 000 euros de la subvention accordée à l'ASEA, ce qui va entraîner la suppression de 6 à 9 postes d'éducateurs de rue dans le service de prévention spécialisée, qui en compte 40.
Les travailleurs sociaux sont régulièrement confrontés à des situations dramatiques, quand des familles avec de jeunes enfants se retrouvent à la rue faute d'hébergement ou de prise en charge de nuitées d'hôtel par le conseil général. Ils travaillent en sous-effectif, par manque de remplacements des congés maladie ou maternité qui se font de plus en plus tard ou pas du tout. Beaucoup ne comptent plus les heures supplémentaires, « écrêtées », c'est-à-dire non reconnues, non payées, et beaucoup craquent. Pour eux, ces nouvelles coupes budgétaires sont insupportables. Le conseil général a aussi décidé, contre l'avis du personnel, de supprimer des prestations, dont l'allocation de Noël pour certains enfants en famille d'accueil.
Point culminant dans le cynisme et la démagogie, Béchu annonce qu'il demandera aux parents dont les enfants sont en famille d'accueil de rendre 50 % de leurs prestations familiales dès 2013. Une telle décision était prise jusqu'à maintenant au cas par cas, par le juge des enfants, de façon à préserver, pour les enfants concernés, les possibilités de retour chez leurs parents. Ce retour sera plus souvent compromis, quand les parents perdront une partie des ressources nécessaires pour payer le logement correspondant à leur famille.
Béchu ayant refusé une entrevue, les manifestants sont allés perturber la séance du conseil en chantant et en scandant : « Tout pour la com, rien pour les mômes. » Même si les forces de l'ordre les ont finalement poussés dehors, ils sont sortis satisfaits d'avoir crié leur ras-le-bol et demandé des comptes sur l'utilisation des finances publiques.