Prévention des risques industriels : Les plans ont pris du retard26/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2317.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prévention des risques industriels : Les plans ont pris du retard

Les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) pour les sites industriels dangereux ont pris du retard par rapport aux prévisions. Quatre cents ont été adoptés fin 2012, soit 35 % du nombre nécessaire, au lieu des 70 % escomptés. Et seuls 197 ont été approuvés par les préfectures, ce qui ne veut pas dire qu'ils aient tous été exécutés, loin s'en faut, et encore moins qu'ils ont été exécutés partout dans les normes de sécurité maximale.

Certains industriels s'appuient sur le droit de limiter leurs investissements aux travaux « économiquement acceptables » et ne les effectuent qu'a minima.

La catastrophe d'AZF Toulouse en 2001 avait été à l'origine d'une loi, votée deux ans plus tard, imposant l'adoption d'un plan de protection des riverains d'industries dangereuses, particuliers ou entreprises situées dans un certain périmètre. Cela concerne neuf millions de personnes qui, une fois le PPRT établi, sauront avec précision si leur habitation sera détruite ou quels types de travaux elles devront réaliser pour la protéger des explosions, incendies ou émanations de gaz toxiques.

Le problème principal est le financement de ces travaux. Lorsque des maisons doivent être rasées, la loi stipule que leur rachat auprès des propriétaires doit être financé par les industriels, l'État et les collectivités locales. Or certaines usines sont situées sur de toutes petites communes disposant de faibles ressources. Il en va de même pour les particuliers. En général, ceux qui habitent à proximité d'une zone industrielle ont « choisi » cet endroit uniquement parce que leurs moyens ne leur permettaient pas de s'installer dans des zones résidentielles. Le crédit d'impôt prévu en pareil cas a certes été augmenté, passant à 40 % des travaux réalisés jusqu'à hauteur de 30 000 euros, les industriels et les collectivités locales prenant chacun en charge 25 % du coût. Il reste cependant 10 % à payer par le propriétaire, une somme importante quand on a de faibles revenus et qu'on est déjà victime de la situation. Il est profondément injuste qu'un riverain d'une entreprise dangereuse doive payer quoi que ce soit pour se prémunir de risques que lui font courir des industriels irresponsables qui économisent sur la sécurité, pas plus que ne devraient le faire l'État et les collectivités locales.

À Donges par exemple, une petite ville de Loire-Atlantique de 7 000 habitants où Total a installé une raffinerie, 711 propriétaires ont l'obligation de faire des travaux, sous peine de ne pas être indemnisés par les assurances en cas d'accident. Il faudrait aussi dévier la ligne TGV qui passe au milieu du site. Total et les autres entreprises dangereuses ont choisi cette activité parce qu'elle leur rapporte : c'est à ces industriels de payer pour protéger la population des risques qu'ils lui font courir !

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