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- Lutte ouvrière n°2317
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ArcelorMittal -- Dunkerque (Nord)... les NAO : Nouvelle Aggravation de l'Ordinaire
Durant la période où le gouvernement menaçait ArcelorMittal de « nationalisation provisoire » du site de Florange, le PDG de Mittal a évoqué l'idée que les 20 000 emplois du groupe en France, dont ceux de Dunkerque, pourraient être menacés. Cela a donné lieu à des articles dans la presse locale sur le thème : « Ils vont faire fuir Mittal et perdre les emplois ».
Même le sénateur-maire PS de Dunkerque, Michel Delebarre, y est allé d'un communiqué qui, en termes choisis, appuyait ce chantage : « Considérer comme marginaux les 20 000 emplois d'ArcelorMittal en France répartis sur 140 sites mériterait une analyse plus approfondie, un débat plus ouvert et une réflexion sur l'ensemble des sites concernés dont nous n'avons pas aujourd'hui connaissance. »
Depuis que Mittal a imposé au gouvernement ses conditions pour Florange, le site de Dunkerque est devenu « très performant, compétitif [avec] des installations de classe mondiale ». Malheureusement on ne peut pas en dire autant des salaires et des emplois. Ainsi, la négociation annuelle obligatoire s'est terminée pour ArcelorMittal Atlantique et Lorraine par 0 % d'augmentation générale des salaires, 0,9 % d'augmentations individuelles, 0,3 % de « crédit spécifique » et une prime de 300 euros brut. Le pouvoir d'achat des salariés va encore en prendre un sacré coup en 2013.
Les travailleurs des hauts-fourneaux ont d'ailleurs fait grève du vendredi 7 au dimanche 9 décembre pour demander une augmentation de salaire qui suive la hausse des prix. Le directeur du site n'a promis que la revalorisation de la prime de pénibilité, une prime liée à la réouverture du haut-fourneau 2, des discussions sur d'autres primes...
Avec les fermetures des phases à chaud de Liège et de Florange, le site de Dunkerque marche à fond de ses capacités pour les alimenter en brames, c'est-à-dire en matières premières utilisées pour la fabrication des tôles ou des plaques sur les trains de laminoirs. Mais l'emploi continue à diminuer. Fin 2011, il y avait 3 196 salariés à ArcelorMittal Dunkerque. En octobre 2012, ils étaient 3 100, une centaine de moins. Et la direction n'a pris cette année que des CDD, des intérimaires. Et bien moins que le nombre de suppressions d'emplois. Et durant les trois années qui viennent, un quart des salariés partiront en retraite.
Pendant ce temps, les actionnaires continuent à recevoir 1,2 milliard de dividendes par an (60 % des bénéfices du premier semestre 2012) et le trust se vante d'avoir 14,8 milliards de dollars de réserve financière. Largement de quoi augmenter les salaires et les emplois.