Journée de grève et de manifestations du 23 mars : Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise10/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2171.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Journée de grève et de manifestations du 23 mars : Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise

C'est sous ce mot d'ordre que la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et l'UNSA appellent les travailleurs de toutes les professions à manifester mardi 23 mars. Les cheminots, les postiers, les enseignants et d'autres secteurs du service public sont appelés à une journée de grève.

Souhaitons que d'ici le 23 mars il en soit de même dans les entreprises du secteur privé et que l'on verra, comme lors des manifestations d'il y a un an, des travailleurs de petites entreprises privées commencer à se joindre aux cortèges. Car c'est bien une riposte de l'ensemble du monde du travail qui doit être à l'ordre du jour.

Pourtant, depuis un an et demi, de journée d'action en rendez-vous à l'Élysée, de réunion au sommet en discussion sans objet avec tel ou tel ministre, les directions syndicales n'ont pas proposé de perspective de lutte aux travailleurs. Elles leur ont seulement demandé de descendre dans la rue un jour donné, pour qu'elles-mêmes puissent obtenir un rendez-vous avec Sarkozy ou avec le Medef. Puis elles ont attendu ce rendez-vous. Le jour venu, elles s'y sont rendues et à la sortie ont constaté, ô surprise, qu'il n'en était rien sorti. Elles ont alors fixé une nouvelle réunion des directions syndicales, qui a décidé d'une nouvelle journée d'action. Et on a recommencé. L'ensemble du cycle prend entre deux et trois mois, ce qui donne quatre journées d'action sur l'année et, évidemment, aucun autre résultat que les sempiternelles et vides déclarations des secrétaires confédéraux sur le perron de l'Élysée.

Malgré tout, une journée d'action réussie peut aider à renforcer le moral des travailleurs, à leur redonner conscience de leur force. D'autant que des groupes comme Total, qui ferme un site alors même qu'il fait des profits, ou comme les banques, qui engrangent des bénéfices records alors qu'elles ont été renflouées avec l'argent public, multiplient les provocations. Dans le même temps, tous les travailleurs voient les menaces qui pèsent sur les retraites et constatent les effets des suppressions de postes dans les services publics. De même que tous savent à quel point le chômage a augmenté et quelle menace il représente.

Tout le monde sait qu'une seule journée, et même une succession de journées, ne sera pas à même de faire reculer patronat et gouvernement. Tout le monde sait aussi que, comme aiment à le répéter les dirigeants syndicaux, « on ne déclenche pas une grève générale en appuyant sur un bouton ». Ils le savent d'autant mieux que jamais, dans toute l'histoire du mouvement ouvrier en France, les directions syndicales n'ont appelé à une grève générale de plus d'une journée. Celles de juin 1936 et de mai 1968 ont commencé sans elles, si ce n'est contre elles, à la seule initiative de la base.

Il n'empêche qu'il est de l'intérêt de tous les travailleurs que cette journée soit réussie et que la colère s'exprime dans les rues. Car plus elle s'exprimera, plus le sentiment qu'une contre-offensive est non seulement nécessaire, mais possible, se renforcera.

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