La colère qu'avaient ressentie les travailleurs de l'usine de Renault Cléon, après avoir appris qu'une prime annuelle de 10 000 à 15 000 euros était accordée aux hauts cadres pour les remercier des performances de Renault, continue à s'exprimer.

La nouvelle s'était rapidement répandue dans l'usine, choquant les ouvriers et les techniciens, c'est-à-dire ceux qui ont produit les moteurs et les boîtes de vitesses et qui non seulement n'ont pas touché une telle prime mais ont même subi des pertes de salaire importantes l'an dernier, en particulier du fait du chômage partiel imposé.

À l'appel des syndicats, des débrayages massifs ont eu lieu les jeudi 25 février et 4 mars durant au moins une heure. Et le mardi 9 mars, plus de 850 travailleurs débrayaient, certains restant en grève tout au long de la journée.

Le 9 mars, dès le matin, un piquet de grève s'est mis en place à l'entrée de la Fonderie et un barrage filtrant accueillait les travailleurs aux entrées. Les 550 travailleurs rassemblés le matin se sont répandus en manifestation à travers les ateliers puis aux abords de l'usine pour montrer à la population et à la presse présente leur nombre et leur détermination.

Lors de l'assemblée générale qui a suivi, certains voulaient bloquer tout de suite l'usine. Mais il fut finalement décidé d'organiser une journée « usine morte » jeudi 11 mars avec piquets de grève filtrants aux entrées de l'usine. L'assemblée générale de l'équipe d'après- midi a confirmé ce choix.

L'objectif est d'envoyer un avertissement à la direction générale de Renault qui doit se réunir mardi 16 mars avec les directions syndicales. La direction a l'intention de donner de l'argent aux seuls cadres dirigeants mais les travailleurs de Renault Cléon n'ont pas l'intention de laisser les choses en l'état. Et ils semblent bien déterminés à ce qu'on ne les oublie pas.