Après le rachat de Cadbury par Kraft Foods : Paroles de capitalistes10/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2171.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Après le rachat de Cadbury par Kraft Foods : Paroles de capitalistes

L'achat récent de l'entreprise Cadbury par Kraft Foods pour 13 milliards d'euros a été l'occasion de voir ce que valent les grandes déclarations et les promesses de maintien de postes.

Cette acquisition géante a mis plusieurs mois pour se concrétiser. Dans un premier temps Kraft Foods, grand groupe du secteur agro-alimentaire de 98 000 salariés (qui possède des marques comme Côte d'Or, Toblerone ou LU), avait fait en septembre 2009 une offre de 11 milliards d'euros. Les dirigeants de Cadbury l'avaient refusée, en affirmant que les valeurs du groupe américain n'étaient pas celles de l'entreprise familiale britannique. En l'occurrence l'« entreprise familiale » est en fait une multinationale regroupant 45 000 salariés.

Pour faire passer la pilule, Kraft Foods a commencé par dire qu'il maintiendrait les emplois. Mais ce qui a mis tout le monde d'accord, c'est que finalement Kraft Foods a mis 13 milliards d'euros sur la table. À ce prix, le 19 janvier dernier, les actionnaires de Cadbury ont accepté, ce qui était d'autant plus facile pour eux que les dix premiers - dont quatre sont américains - détenaient aussi des parts de Kraft Foods.

Au final, Kraft Foods aura déboursé 14,3 milliards d'euros. Mais en ce qui concerne les promesses de sauvegarde des emplois, il n'a pas fallu attendre très longtemps : le 9 février, le nouveau groupe a annoncé la fermeture de l'usine Cadbury de Somerdale, en Angleterre : 400 travailleurs vont se retrouver sur le carreau d'ici 2011. Kraft Foods se justifie en disant que Cadbury avait préparé depuis trop longtemps la délocalisation de cette usine en Pologne, et qu'il coûterait trop cher de revenir en arrière. Pourtant, Kraft Foods a vu ses profits augmenter de plus de 4 % en 2009, pour atteindre un peu plus de trois milliards de dollars, malgré la crise. Et de beaux profits s'annoncent encore dans les années à venir malgré l'achat de Cadbury, car plus de 675 millions de dollars d'économies par an sont prévues à coups de restructurations. On voit là où sont les vrais « valeurs » de ces capitalistes.

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