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Leur société
Logement : Arrêter les expulsions locatives
Comme chaque année, la « trêve hivernale » qui interdit les expulsions locatives s'achève le 15 mars. Ce répit est d'ailleurs tout relatif, car durant l'hiver des personnes qui occupent des logements sans titre peuvent être expulsées par décision d'un préfet et d'un maire hostile comme on l'a vu récemment à Bagnolet, et il en est de même des Roms qui vivent en habitat mobile, victimes d'expulsions à répétition. Mais, à partir du 15 mars, les expulsions peuvent recommencer sur une bien plus vaste échelle.
Ces dernières années, les décisions de justice prononçant l'expulsion ainsi que les demandes de concours de la police pour les assurer, sont en hausse et, plus encore, les expulsions effectives qui ont augmenté de moitié en sept ans pour atteindre 11 294 en 2008. Le gouvernement y est favorable. Benoist Apparu, secrétaire d'État au Logement, a déclaré le 3 mars dernier son opposition au moratoire des expulsions locatives réclamé par des associations qui militent sur les problèmes de logement. Un tel moratoire serait, explique ce sous-ministre, « un contre-signal adressé à l'ensemble des propriétaires français ». Le gouvernement se fait l'avocat de l'Union nationale de la propriété immobilière qui a déclaré : « Il y a là un risque réel de décourager le placement locatif. »
Avant même la crise financière, en 2006, 820 000 locataires du parc privé de logements et 900 000 habitants des HLM déclaraient avoir éprouvé des difficultés pour payer leur loyer ou leurs charges. Il s'y ajoutait 565 000 accédants à la propriété ou propriétaires ayant des problèmes pour rembourser leurs prêts.
Aujourd'hui, les plans de licenciements se multiplient, la durée du chômage augmente, des centaines de milliers de chômeurs en fin de droits risquent de se retrouver sans rien : tout cela aiguise encore le couperet des expulsions locatives. La fondation Abbé-Pierre indique que les personnes qui appellent sa plate-forme téléphonique Allô prévention expulsion « associent majoritairement leur difficulté de paiement à un problème d'emploi, à la suite d'un licenciement ou parce que le temps partiel ou les contrats d'intérim ne suffisent pas à faire face aux dépenses de logement ». La liberté dont jouit le patronat de licencier se répercute aussi par des pressions à la baisse des salaires, une aggravation de la précarité, des horaires à sa discrétion et la remise en cause de ce droit élémentaire qu'est le droit de disposer d'un toit pour se loger et loger sa famille.
Jean SANDAY
Les associations regroupées dans le Réseau stop aux expulsions de logement (Confédération nationale du logement, Droit au logement, Confédération syndicale des familles...) appellent à manifester samedi 13 janvier à Paris ainsi que dans différentes villes, Lutte Ouvrière s'associe à ces appels.
Manifestation à Paris
Samedi 13 janvier à 15 heures
Place de la République