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Leur société
Voter et faire voter Lutte Ouvrière, c'est aussi se préparer à la lutte nécessaire
À la parution de ce journal, il restera encore trois jours pour mener campagne, pour convaincre ceux qui nous entourent, ceux que nous rencontrons, de l'importance de voter et de faire voter pour Lutte Ouvrière, lors du premier tour des élections régionales. Car dès le 15 mars débutera la campagne pour le second tour, qui sera dominée par les petits calculs, les marchandages entre des coalitions dont le principal objectif sera d'obtenir des sièges d'élus et une majorité pour gérer la région.
L'importance du vote pour Lutte Ouvrière, c'est de faire entendre le plus fort possible un cri de colère, mais une colère clairement identifiée, celle du monde du travail. Car non seulement les travailleurs sont les premières et les principales victimes des attaques patronales et gouvernementales, mais ils sont les seuls qui collectivement, en tant que classe, ont la force de mettre le holà à une politique qui retombe sur toutes les classes laborieuses.
Cette colère contre les exploiteurs, contre les profiteurs capitalistes, est pleinement justifiée. Elle exprime la protestation de ceux qui refusent de payer la crise à la place de ceux qui l'ont non seulement provoquée mais qui - c'est un comble -, en ont tiré des profits considérables ; c'est-à-dire les banquiers spéculateurs, les actionnaires des grands groupes industriels et commerciaux, tous ceux qui sont aux commandes de l'économie.
Ce sera un vote protestataire, diront avec dédain certains commentateurs. Oui, car ce sera un vote pour protester contre le sort que l'on impose aux classes populaires. Pourquoi faudrait-il que les victimes se taisent et acceptent les coups sans rien dire ? Mais ceux qui croient se rassurer en s'imaginant qu'un tel vote ne serait que cela risquent d'être détrompés, peut-être plus vite qu'ils ne le croient. Un tel vote signifiera qu'une fraction de la population laborieuse, minoritaire certes, refuse de baisser les bras et tient à le faire savoir.
Quelles que soient les réponses que donneront les urnes le 21 mars, au soir du second tour, les problèmes ne seront évidemment pas résolus. La crise sera toujours bien présente. Elle risque même de connaître des rebondissements et de se traduire par de nouvelles attaques, plus violentes encore, dont les effets pèseront bien plus lourd sur les classes populaires. Ce qui se passe en Grèce, où l'on voit un gouvernement socialiste prendre des mesures d'urgence pour imposer à la population de payer la note de la crise, se produira dans d'autres pays d'Europe, y compris sans doute en France. Et en tout cas ce sera aux travailleurs et aux catégories les plus pauvres que, dans tous les pays d'Europe, on présentera la note.
C'est à une telle perspective qu'il faut que le monde du travail se prépare. Après le 21 mars, il faudra faire face à des problèmes autrement plus sérieux et plus vitaux que ceux que pose la gestion régionale. Il faudra agir pour que le monde du travail ne paye pas la facture de la crise. Il faudra imposer l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans réduction de salaire. Et cela suppose que les travailleurs et la population puissent mettre le nez dans les affaires des grands patrons et de tous ceux qui gouvernent aujourd'hui l'économie.
Et le vote Lutte Ouvrière, le 14 mars, ce sera le vote de ceux qui veulent préparer une telle lutte.