Bouches-du-Rhône : Enseignants en grève10/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2171.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bouches-du-Rhône : Enseignants en grève

Depuis le 22 février, des lycées généraux ou professionnels ainsi que des collèges de tout le département des Bouches-du-Rhône se sont mis en grève pour protester contre la baisse des heures d'enseignement annoncée pour la rentrée 2010 : plus d'élèves à accueillir l'an prochain avec toujours moins d'enseignants.

Au lycée général Pagnol, qui accueille des élèves provenant des collèges de ZEP alentour, les enseignants ont voté massivement la grève dès la rentrée de février, annulant le bac blanc prévu cette semaine-là. Près de cent heures sont supprimées à la rentrée 2010, ce qui entraînerait trois classes en moins et 35 élèves par classe en seconde.

La délégation reçue au Rectorat s'est entendu répondre que la situation y serait toujours plus facile que dans les ZEP. Elle a pourtant obtenu le rétablissement d'une classe de seconde et pas plus de trente élèves en seconde, ce qui donne raison aux grévistes.

Au lycée professionnel de l'Estaque, il y aura deux classes et demie ouvertes, pour accueillir cinquante élèves supplémentaires, alors que les moyens alloués sont en baisse ! Avec cinq postes supprimés, tous les enseignements généraux se feront en classe entière et il n'y aurait plus de demi-groupes. Le collège voisin voit lui aussi ses heures fondre. Les deux établissements, situés en ZEP, ont certes des classes limitées à 24 élèves. Mais il s'agit de jeunes en grande difficulté pour qui le travail en classe dédoublée est indispensable. Les mêmes responsables du Rectorat ont dit aux enseignants de ne pas se plaindre, puisqu'en lycée, les effectifs pouvaient aller jusqu'à 35 élèves et plus !

En fait, le Rectorat justifie la pénurie générale et joue les uns contre les autres. Mais cela ne trompe personne, car dans beaucoup d'établissements, les moyens humains sont déjà insuffisants, et on ne voit pas comment on pourrait travailler dans des conditions encore pires !

Ailleurs, des inspecteurs qui venaient « expliquer » la réforme des lycées se sont fait accueillir par une assemblée d'enseignants mécontents. Après lecture d'une « lettre ouverte » dénonçant la réforme et la baisse de moyens, ils ont quitté massivement la réunion. D'autres établissements sont bloqués par les élèves ou les parents qui sont solidaires des enseignants.

Le jeudi 4 mars, les enseignants des lycées professionnels en grève ont manifesté à Marseille. Il s'agit de préparer la journée de grève nationale du 12 mars mais aussi la suite qui sera indispensable, en prenant contact d'un établissement à un autre.

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