Angoulême : Les travailleurs réagissent aux attaques patronales10/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/03/une2171.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Angoulême : Les travailleurs réagissent aux attaques patronales

Lundi 8 mars, environ un millier de personnes ont manifesté dans les rues de la petite ville ouvrière de La Couronne pour dire leur révolte contre un énième plan de 32 licenciements aux Papeteries de La Couronne (Cepap), aujourd'hui propriété d'un groupe espagnol, Tompla.

Convoquée par la municipalité de gauche et la CGT, la manifestation s'accompagnait d'une opération ville morte, qui a vu la quasi-totalité des petits commerçants baisser leur rideau. De nombreux ouvriers et employés de l'usine, qui avaient débrayé quatre heures, étaient accompagnés de délégations d'autres entreprises, de nombreux retraités et d'élus. Les slogans « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société-là, on n'en veut pas » ou bien « De l'argent pour l'emploi, pas pour les actionnaires », ou encore « Non aux licenciements » ont retenti longuement.

L'entreprise, qui comptait 1 300 personnes à la fin des années quatre-vingt, ne compte plus que 350 personnes aujourd'hui, à force de plans sociaux dont le dernier, il y a trois ans, avait fait disparaître 130 emplois. Et toutes ces années l'entreprise a empoché de multiples aides publiques, allant de l'exonération de taxe professionnelle (pendant plusieurs années) à des subventions des collectivités locales. Et voilà que, alors que la production se maintient et que « l'entreprise ne va pas mal », selon le PDG, un nouveau plan de licenciements est programmé !

Déjà, il y a une quinzaine de jours, à l'usine Saft de Nersac, proche, les travailleurs avaient réagi par deux jours de grève immédiate et bloqué toute production, en apprenant que la direction leur refusait une augmentation de salaire de 2 %, alors que l'entreprise a fait 22 millions d'euros de bénéfices, dont plus de la moitié redistribuée aux actionnaires, et que 23 suppressions de postes étaient programmées.

Et dans une PME de vitrage, Vériplast, qui est bénéficiaire, les travailleurs ont fait une semaine d'une grève déterminée pour une augmentation des salaires de 2 %.

Cela faisait pas mal de temps qu'on n'avait vu dans la ville se succéder des réactions ouvrières aux menées patronales. Et cela ne doit être qu'un début.

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