Un des progrès majeurs de la médecine menacé pour cause de... rentabilité04/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2153.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un des progrès majeurs de la médecine menacé pour cause de... rentabilité

On sait l'importance du diagnostic précoce des maladies et à ce titre des techniques d'imagerie médicale qui, comme la scintigraphie, utilisent des isotopes radioactifs. Celles-ci sont aujourd'hui menacées par une pénurie de l'isotope majoritairement utilisé.

Cet isotope, le molybdène 99, est produit dans des réacteurs nucléaires qui utilisent de l'uranium très enrichi. Mais, pour le produire, à l'échelle internationale, il n'y a que cinq réacteurs, tous des réacteurs dédiés à la recherche et qui sont bien vieux, avec près ou plus de 50 ans.

L'un, au Canada, qui assurait 45 % des besoins mondiaux, est arrêté pour cause de fuite et il n'est pas sûr qu'il pourra redémarrer tant ses parois seraient corrodées. Un autre, aux Pays-Bas, qui fournit 30 % des besoins, sera arrêté en mars prochain pour cinq mois de gros travaux. Quant au réacteur du CEA à Saclay, qui produit à peine 5 % des besoins internationaux, il devrait bientôt redémarrer après cinq mois de travaux de maintenance, avant d'être de nouveau arrêté l'année prochaine pour mise aux normes afin de pouvoir fonctionner jusqu'en 2015.

Il reste donc deux réacteurs - en Belgique et en Afrique du Sud - mais même en comptant sur un nouvel appareillage qui devrait entrer en fonction en Australie, ils ne couvriront, au mieux, que 20 % des besoins mondiaux, soit de quoi fournir à peine un quart des examens.

Faute d'investissements des États dans leurs réacteurs de recherche, et d'investissements du privé dans un secteur qui ne doit pas être considéré comme suffisamment rémunérateur, un moyen de diagnostic performant basé sur les avancées scientifiques et techniques du siècle qui vient de s'écouler pourrait bien être remisé aux oubliettes.

Quand on dit que le profit tue...

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