Le cancer, une maladie qui prospère sur le terreau des inégalités04/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2153.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le cancer, une maladie qui prospère sur le terreau des inégalités

L'un des trois objectifs du plan cancer 2009-2013 de Sarkozy est de « réduire les inégalités, notamment régionales et sociales ». En effet cette maladie, comme bien d'autres d'ailleurs, ne touche pas la population de la même façon, selon l'endroit où elle habite et selon la catégorie sociale.

Et ces inégalités qui sont bien réelles ne vont pas en se réduisant, les experts constatant une augmentation dans le dernier quart du 20e siècle.

D'après les enquêtes présentées pour le plan cancer de Sarkozy, entre 30 et 65 ans on décède d'un cancer deux fois plus chez les ouvriers que chez les cadres et les professions libérales. Cette différence est particulièrement importante pour des cancers (bouche, pharynx, larynx, poumons et oesophage) pour lesquels les facteurs de risque sont le tabac et l'alcool, dont la consommation varie d'une catégorie sociale à l'autre, mais aussi l'exposition à des polluants présents dans l'air respiré.

On meurt aussi beaucoup plus dans le nord de la France. Le taux de mortalité par cancer pour les hommes y est de 478 pour 100 000, contre 373 pour la moyenne nationale. Chez les femmes, les statistiques indiquent la même surmortalité dans le nord du pays.

Mais si on meurt plus de cancer dans les couches pauvres de la population, c'est aussi parce que la prise en charge y est moins bonne. Faute de moyens, on y a moins l'habitude de consulter régulièrement ou de procéder aux examens de dépistage, si importants dans le domaine des cancers.

Pour se faire soigner, il n'existe pas dans tous les départements des centres spécialisés, sans parler du très faible nombre de cancérologues, répartis eux aussi très inégalement dans le pays. Ceux qui ont la possibilité de « monter » à Paris ou dans d'autres grandes villes auront accès à des soins de qualité dans des instituts spécialisés - et où on vient se faire soigner du monde entier - comme Gustave-Roussy à Villejuif ou l'institut Curie à Paris. Pour les autres, comme le dit le professeur Launoy de Caen, « quand le cancer est là, ce sont toujours les personnes isolées socialement ou géographiquement qui ont le pire pronostic. Ainsi, le fait d'habiter à plus de 50 km d'un centre de référence pour le cancer divise par deux la probabilité d'être pris en charge à cet endroit ».

Alors, pour mettre vraiment fin à cette inégalité sociale devant le cancer, il faudrait d'abord mettre fin à la politique de casse de la santé que mène le gouvernement et permettre le réel accès aux soins de la population la plus pauvre.

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