Freescale -Toulouse : Répression et intimidation04/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2153.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Freescale -Toulouse : Répression et intimidation

Depuis que le travail a repris chez Freescale, à l'issue des cinq semaines de grève pour réclamer des indemnités de départ décentes pour les 830 travailleurs qui vont être licenciés d'ici fin 2011, la direction multiplie les sanctions.

Deux procédures de licenciement pour faute lourde ont été engagées contre un gréviste et contre le responsable CFDT qui a été un des principaux animateurs de la grève. À cela s'ajoutent une quinzaine de lettres d'avertissement qui sont versées aux dossiers de grévistes.

La direction reproche à ces derniers, sans en apporter la preuve, d'avoir participé au blocage de l'entreprise. Elle affirme que les faits reprochés sont constitutifs de faute lourde et que tout nouveau manquement pourrait justifier une sanction plus grave, pouvant aller jusqu'au licenciement.

La direction montre les dents, mais elle fait bien de craindre de nouvelles réactions. En effet, mis à part les deux sommes plancher de 40 000 euros pour les moins de vingt ans d'ancienneté, et de 50 000 euros pour les plus de vingt ans, rien n'est réglé pour nos indemnités de départ. D'ailleurs les assemblées générales de site ont repris tous les lundis, et chaque équipe utilise ses deux heures d'assemblée payées pour se réunir et prendre des initiatives.

Certains pseudo-syndicalistes se font même les complices de la direction pour réprimer les grévistes. Après avoir combattu la grève, trois d'entre eux ont même voté le licenciement du responsable CFDT, et un quatrième s'est abstenu. L'avis du Comité d'entreprise a quand même été négatif, à une voix près, et ces licenciements ne sont pas encore faits. D'autant plus que, quand un chef met trop de zèle pour faire remonter la productivité, c'est toute une équipe qui débraie très majoritairement, suivie des autres équipes qui lui emboîtent le pas par solidarité.

Ces escarmouches mettent les nerfs à rude épreuve et on assiste à un vrai défilé vers l'infirmerie. Les arrêts de travail pour raison de santé se multiplient. Sur certaines équipes de nuit on compte 50 % d'absents. On voit mal comment la production pourrait reprendre son rythme d'avant l'annonce de la fermeture, si la direction ne prend pas plus en considération les revendications des travailleurs.

Fin octobre, il y a eu plusieurs débrayages, pour l'entretien préalable au licenciement ou pendant la réunion du Comité d'entreprise statuant sur le licenciement. Il y a eu également une conférence de presse devant l'usine, à laquelle se sont associés les travailleurs d'ERDF, frappés eux aussi de quatre licenciements pour fait de grève.

Lundi 2 novembre, l'assemblée générale a réuni 150 personnes et elle s'est terminée par une distribution de tracts pour expliquer la situation aux automobilistes passant devant Freescale. Pas question de baisser les bras !

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