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Dans le monde
Ukraine : Strauss-Kahn, agent de recouvrement des banques internationales
Le Fonds monétaire international (FMI) a menacé l'Ukraine de ne pas lui prêter les sommes prévues en novembre et décembre, sauf si le gouvernement renonçait à une loi qui prévoit une augmentation du salaire minimum. Une menace analogue pèse sur la Roumanie, coupable de ne pas s'en prendre avec suffisamment de vigueur aux salaires dans le secteur public, notamment dans l'enseignement et dans le secteur hospitalier. Le directeur du FMI à l'origine de ces chantages n'est autre que le dirigeant socialiste français Dominique Strauss-Kahn.
Se déclarant « inquiet » de la loi relevant le salaire minimum votée par le Parlement ukrainien le 20 octobre, Strauss-Kahn a demandé au président de la République, à la Première ministre, au ministre des Finances et au gouverneur de la Banque nationale d'Ukraine de mettre leur veto à cette loi. C'est dire le peu de cas que Strauss-Kahn fait du vote d'une loi et de ce qu'il appelle la « démocratie », dès lors qu'une décision ne convient pas aux banques créancières de l'Ukraine. Pas gêné, il a demandé également au gouvernement ukrainien d'augmenter le prix de l'électricité et du gaz.
De même, en Roumanie, le prêt que le FMI menace de ne pas verser était destiné pour moitié à empêcher l'écroulement complet de la monnaie nationale, et pour l'autre au paiement des salaires et des retraites du secteur public des derniers mois de l'année, alors que la crise financière a ruiné le pays.
De tels chantages jugent à la fois l'institution qu'est le FMI et en l'occurrence son directeur. Le FMI s'est fait une spécialité d'octroyer des prêts aux pays pauvres du monde entier, en exigeant comme garantie l'adoption de mesures se traduisant par des sacrifices imposés à la majeure partie de la population. Comme les prêts sont découpés en tranches étalées dans le temps, le FMI se réserve le droit de les interrompre dès lors qu'il juge que les intérêts des créanciers ne sont pas suffisamment garantis.
Dominique Strauss-Kahn est bien dans son rôle. Ancien ministre des Finances du gouvernement socialiste de Jospin entre 1997 et 1999, il a mené durant cette période une politique au service des riches et au détriment des travailleurs. Aujourd'hui à la tête du FMI, il se fait le porte-parole des intérêts de la finance internationale qui, crise financière ou pas, veut continuer à prélever sa rente sur la population des pays pauvres. En passant d'une position nationale à un poste international, DSK n'a pas eu à modifier ses priorités politiques.