Justice : La droite et ses « affaires »04/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2153.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Justice : La droite et ses « affaires »

Triste début d'automne pour les politiciens de la droite. Les « affaires » tombent en chapelet. Juste après celle, ténébreuse, qui mit aux prises Villepin et Sarkozy, l'un menaçant d'étriper l'autre, il y a eu le jugement dans l'affaire de l'« angolagate ». Pasqua y a écopé de trois ans de prison, dont un ferme.

Du coup il menace de vider son sac. Et certains peuvent craindre que, vu la carrière de celui qui fut successivement conseiller de Chirac puis ministre de l'Intérieur dans un gouvernement que celui-ci présidait, gardant ce poste dans celui qui lui succéda et dirigé cette fois par Balladur, l'ancien homme de main du gaullisme ait beaucoup à révéler.

Et puis voilà encore qu'une juge d'instruction décide de renvoyer Jacques Chirac devant le tribunal dans l'affaire dite des emplois fictifs de la Mairie de Paris. C'est une vieille histoire puisque les premières péripéties judiciaires qui l'ont émaillée datent de 1999. Des notables du RPR, parti auquel a succédé l'UMP, y étaient impliqués, pour avoir utilisé comme couverture la Mairie de Paris, dirigée alors par Chirac, qui avait embauché et rémunéré des membres du parti, qui ne fournissaient aucun travail municipal.

Certains furent condamnés. Qu'on se rassure, à des amendes et à des peines de prison symboliques, avec sursis bien-sûr. Mais Juppé, déclaré inéligible à la suite de sa condamnation, dut quand même faire pénitence pendant quelque temps hors des assemblées électives.

Chirac, quant à lui, était à l'abri des poursuites, étant président de la République. Mais ne voilà-t-il pas que redevenu simple citoyen, son passé le rattrape, et qu'une juge obstinée décide de remettre le couvert.

On ne connaît pas l'épilogue de toutes ces affaires. Il est possible qu'il faille l'attendre longtemps, mais tout laisse à croire que leurs protagonistes ne finiront pas leurs jours sur la paille des cachots. Même Pasqua, seul condamné à de la prison ferme, n'a pas l'air trop inquiet pour son sort. Mais cela donne une drôle d'image de ces gens qui se targuent, dans tous leurs discours, d'être les élus du peuple qui auraient été choisis, pour cinq ans ou plus, pour décider et gouverner en son nom et pour son bien.

Tout compte fait, le comportement de ces gouvernants est à l'image de celui des bourgeois, de ces capitalistes dont ils ne sont que des valets de luxe. Car ces derniers, dans leur pratique des affaires, utilisent les mêmes procédés : coups tordus, mensonges, trucages pour faire chuter la concurrence. Pire ! Ils n'hésitent pas à fermer des usines, à jeter des milliers et des milliers de salariés à la rue.

L'un n'excuse pas l'autre, mais cela les juge, tous autant qu'ils sont.

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