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- Lutte ouvrière n°2153
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Leur société
Affaire Coupat et sabotage de voies ferrées : Les anomalies et contradictions de l'enquête policière
Un an après le sabotage de lignes SNCF dont Julien Coupat et sa compagne avaient été accusés, leurs avocats ont relevé les « incohérences », « anomalies » et « contradictions » de l'enquête policière.
Il y a d'abord le fait que ni les traces de pas, ni les traces de pneus de voiture relevées aux abords de la voie ferrée sabotée ne correspondent à ceux du couple. Par ailleurs, selon le procès-verbal des policiers qui assuraient - prétendent-ils - la filature du couple le soir du sabotage, celui-ci aurait été vu sur le pont incriminé, puis dix minutes plus tard à 26,6 km de là, selon l'itinéraire décrit par les policiers eux-mêmes. Soit une vitesse d'environ 159 km/h en pleine nuit sur des petites route ; les coureurs de rallye n'ont qu'à bien se tenir !
On se demande d'ailleurs pourquoi, si vraiment ils les suivaient et ont été témoins du sabotage, les policiers ne sont pas intervenus pour les prendre en flagrant délit et les empêcher de commettre un acte dont la conséquence a été de bloquer pendant des heures la circulation sur une importante ligne SNCF ?
Tout cela ne fait que confirmer ce que l'on sait depuis le début de cette affaire : le dossier à charge est vide, et les fins limiers de la ministre de l'Intérieur d'alors, Alliot-Marie, ont vraisemblablement bidonné l'enquête pour trouver rapidement des coupables, afin de permettre à leur ministre de prouver son efficacité.
Le scandale dans tout cela est que Julien Coupat a purgé six mois de prison avant que la justice daigne le relâcher, et qu'il continue, ainsi que sa compagne et leurs sept camarades, à faire l'objet de mesures administratives restreignant leur liberté de mouvement. On ne va tout de même pas demander au ministère de l'Intérieur de se déjuger !