Lear Lagny-le-Sec (Oise) : Premier recul de la direction20/05/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/05/une2129.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lear Lagny-le-Sec (Oise) : Premier recul de la direction

Ça fait maintenant six semaines que la grève a débuté chez Lear. Six semaines pendant lesquelles la direction a tout essayé pour tenter de casser le moral des grévistes : lettres de licenciement, envoi des gardes mobiles, occupation de l'usine par des vigiles. Mais les grévistes sont toujours mobilisés.

Du coup, alors que depuis six semaines les dirigeants de Lear disaient que ça ne servait à rien de faire grève puisqu'ils ne lâcheraient rien, ils ont fini par faire des propositions.

Tout d'abord, la direction s'engage à ce qu'en cas d'accord les quinze licenciements pour faits de grève soient transformés en licenciements économiques. Ensuite elle garantit le maintien du salaire de base pour la quarantaine d'ouvriers qui ont choisi le transfert à l'usine de Cergy. C'est une première victoire, car la grève avait démarré quand les ouvriers avaient appris que ceux qui étaient transférés auraient près de 300 euros de moins sur leur salaire de base. En outre la prime de déplacement, qui devait être dégressive, devient permanente.

En plus des 15 000 euros prévus initialement, viennent s'ajouter 2 500 euros pour ceux qui acceptent de partir tout de suite. Les ouvriers auront en plus le choix entre un reclassement fait par le DRH (!) et une prime de 5 000 euros.

Mais il reste des points noirs. La direction veut qu'aucun des quinze salariés qu'elle a licenciés pour faute lourde ne soit transféré à Cergy. Cela concerne sept ouvriers. Et il reste à imposer des indemnités un peu plus conséquentes. Les grévistes ne veulent donc pas s'en tenir là. Lundi 18 mai, ils sont allés manifester à Paris avec les ouvriers de Continental. Le lendemain, ils sont retournés à Beauvais et ont été reçus par le préfet. Dans l'après-midi, le directeur départemental venait à l'usine en tant que médiateur dans les négociations.

Au total, PSA et Lear ont déjà dépensé bien plus d'argent pour tenter de contourner cette grève que les ouvriers n'en demandaient en indemnités de licenciement. PSA s'ingénie à ne pas arrêter son usine d'Aulnay du fait de cette grève. Mais ironie du sort, l'usine a été finalement mise en chômage technique toute la journée du 19 mai par la grève des travailleurs d'un autre sous-traitant, ThyssenKrupp Sofédit (Orne), à qui leur direction proposait zéro euro d'augmentation pour 2009. Au bout de deux jours, ils obtenaient 55 euros et le paiement des heures de grève.

Et à Aulnay il y a toujours sur les parkings 15 000 voitures invendables en l'absence de sièges venus de Lear.

Partager